3Teeth – Endex

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Style: Indus MetalAnnee de sortie: 2023Label: Century Media

Ce n’est pas parce que les amateurs de metal indus n’ont plus grand chose à se mettre sous la dent depuis que Trent Reznor a décidé de se consacrer quasi exclusivement à des bandes originales de films, que Ministry n’en finit plus de splitter/revenir, ou que Marilyn Manson a des déboires avec la justice, pour qu’on en soit réduit à accepter 3Teeth comme le nouveau messie du metal indus. De fait ce groupe m’a toujours paru superficiel et peu pertinent, et ce n’est pas le pataud Metawar sorti en 2019 qui m’aura fait changer d’avis.

Sauf que leur nouvel album (le 4ème), cet Endex, semble cette fois bien plus réussi. Est-ce que la collaboration avec Mick Gordon (compositeur australien de jeu vidéo, connu notamment pour les BO de plusieurs jeux de la série Doom) est la raison de ce revirement et de ce sursaut qualitatif ? Je ne saurais l’affirmer catégoriquement, mais quoi qu’il en soit les compos d’Endex parlent pour le groupe. Et les titres réussis s’enchaînent rapidement sur l’album, surtout après « Xenogenesis » qui fait plus office d’introduction et « Acme Death Machine » dont l’agressivité dissonante m’a presque fait penser à du Code Orange sur certains passages. C’est donc particulièrement à partir de « Slum Planet » que l’on passe aux affaires sérieuses, ce titre très mansonien (période « Beautiful People » pour faire simple) est à la fois direct, martial et assez irresistible, exécuté qu’il est en 3min30. Un tube en clair, suivi par d’autres titres très réussis sur le même modèle, que ce soit « What’s Left », « Merchant of the Void » (particulièrement excellent) ou le plus mélodique « Higher than Death » (qui m’a fait penser à du Bring Me the Horizon), ou plus loin le bien violent « Paralyze » (sur lequel on retrouve en invités les hip-hop metalleux de Ho99o9) tous co-signés avec Mick Gordon.

Mais même sur les titres sur lequel ce dernier ne semble pas avoir mis sa patte, 3Teeth maîtrise bien sa copie, « ALI3N » étant un bon exemple avec ses sonorités très Prodigyiennes particulièrement efficaces, là où « Scorpion » réussit aussi à se révéler marquant dans la durée avec ce chant féminin (une certaine Mona Miara) aux consonances orientales qui vient ajouter une touche épicée bienvenue. Il n’y a que « Plutonomicon » qui s’avère un peu trop lourdingue à mon goût bien qu’il tente d’installer une ambiance plus lourde pesante sans vraiment parvenir à marquer comme les autres titres.

Le chanteur Alexis Mincolla semble avoir trouvé sa voie vocalement après avoir proposé parfois des variations de ton pas toujours maîtrisées par le passé (et notamment cet accent un peu traînant sur Metawar), il oeuvre dans un registre hurlé/saturé qui fonctionne très bien (et m’a rappelé celui du regretté Guillaume Bideau) et confère l’agressivité nécessaire pour accompagner la musique des américains.  Mais il nous surprend aussi avec un registre chanté du plus bel effet sur une partir du très bon « Drift », un titre beaucoup plus posé et dont le refrain mélodique se montre particulièrement efficace là encore. On aurait d’ailleurs bien vu ici la fin de l’album, mais le groupe a une fois encore décidé de conclure son album avec une reprise, comme il l’avait fait sur Metawar (avec « Pumped Up Kids » un titre de Foster the People). C’est cette fois Tears for Fears qui passe à la moulinette indus metal avec le titre « Everybody Wants to Rule the World » dans une version sympathique (sans être inoubliable) fidèle mais néanmoins bien appropriée et plus sombre.

Sans crier au génie ni consacrer 3Teeth comme des géants de l’indus metal il faut bien reconnaître la progression du groupe américain et la réussite que représente ce nouvel album qui a à mon sens beaucoup d’atouts à faire valoir pour plaire aux amateurs du genre.

Tracklist :
01 – Xenogenesis
02 – Acme Death Machine
03 – Slum Planet
04 – What’s Left
05 – Merchant of the Void
06 – Higher than Death
07 – Ali3n
08 – Plutonomicon
09 – Paralyze (feat. Ho99o9)
10 – Scorpion
11 – Drift
12 – Everybody Wants to Rule the World

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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