Sigh – Hangman’s Hymn

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Style: jap metalAnnee de sortie: 2007Label: The End Records

Attention, groupe de barge en provenance directe du pays du soleil levant ! Découvert il y a bien longtemps par le feu guitariste de Mayhem Euronymous pour le compte de son label Deathlike Silence, ces japonais ont depuis muté d’un black metal furieux à un metal avant-gardiste déjanté, faisant de la bande du claviériste Mirai l’un des groupes les plus étranges et originaux que connaît la scène metal.

Hangman’s Hymn est l’archétype du kitsch en matière de metal. Mais dans le cas de Sigh, n’y voyait en aucun cas une injure mais plutôt un compliment. Imaginez que Danny Elfman se soit mis à composer un requiem (car cet album est censé en être un – un peu agité cela dit) avec l’aide d’un groupe de black metal, alors qu’il venait de terminer la musique de l’Etrange Noël de Mister Jack. Cela semble difficile de concevoir un disque où des orchestrations pompeuses et grandiloquentes au possible, mises en forme par un simple clavier (dans le genre arrangement sympho kitsch et grandiloquent, Rhapsody passerait presque pour sobre), accompagnent des guitares tantôt death metal old-school, thrash metal vieille souche, heavy metal vieille école ou hard rock de mon enfance. Voyez le truc ? Le genre de machin à faire fuir les amateurs de raw tellement l’objet est boursouflé d’élans symphoniques, mais à intéresser le chaland qui n’a pas peur des gros claviers combinés à des assauts thrash metal.

Hangman’s Hymn est peut-être kitsch mais il est intense. Genre moins de 45 minutes que ça dure le bazar et ça fonce à toute bringue. Furieux le Sigh, pas non plus pour les mauviettes. Pas d’intro pompeuse de 5 minutes, on rentre direct dans le lard avec des claviers qui envoient la sauce et des grattes dignes de la jeunesse de Kreator. Si ça c’est un requiem et bien elle a du être sacrément hallucinée et mouvementée la messe. Les grands orgues et le rire démoniaque du prêtre infernal encapuchonné qui mène la cérémonie terminent «Introitus/Kyrie». Puis le religieux enlève sa capuche et là, stupeur dans l’assemblée… il s’agit du clown qui a hanté les pires cauchemars des protagonistes du ça de Stephen King… il couple ses cris avec du chant clair et divers délires vocaux comme ces rires dignes des cinglés des films d’horreur les plus grotesques. Une chorale d’enfants morts et décharnés l’accompagne par instant.
Si les claviers de Miraï sont impressionnants, les guitares ne sont pas en reste. L’élan symphonique de Sigh n’est pas un cache-misère pour un tapis de grattes bruitistes, tout juste bonnes à jouer des rythmiques du pauvre. Elles vous envoient dans la tronche des mandales de riffs thrashy. Elles exécutent des solos dénotant un amour sincère pour le heavy metal de tradition. Elles se lancent même un cours instant en mode doom metal des catacombes (« Overture / Rex Tremendae / I Saw the World’s End »).

Décomposé en trois parties, dont la dernière est la plus majestueuse, Hangman’s Hymn n’est pas fait pour ces coincés de la chique pour qui le metal doit être sérieux et (ou) sinistre. Parce que vu le grotesque de l’objet, ces derniers vont se retrouver décontenancés devant la chose comme un alcoolique devant une Tourtel. Et vous, Rhapsody qui accompagne un orchestre de thrash blackisant dans un hôpital psychiatrique, ça vous tente ?

  1. introitus / kyrie
  2. inked in blood
  3. me-devil
  4. dies irae / the master malice
  5. the memories as a sinner
  6. death with dishonor
  7. in devil’s arms
  8. overture / rex tremendae / i saw the world’s end
  9. salvation in flame / confutatis
  10. finale: hangman’s hymn / in paradisum / das ende
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