Minushuman est né sur les cendres du groupe Dark Poetry, un groupe dont je m’étais toujours promis d’écouter un album sans l’avoir finalement jamais fait.
Pas très grave, car Minushuman avec Watch the World Die devrait faire oublier facilement son prédécesseur, tant la qualité est au rendez-vous.
Définir la musique pratiquée par nos petits français n’est pas une tâche aisée. J’y vois pour ma part une rencontre entre un thrash résolument moderne avec des touches de death et surtout de dark. En guise de référénces qui viennent à l’esprit lors de l’écoute de cet album, je citerais Strapping Young Lad, les premiers Klone vocalement, Disbelief (« All Keeps Falling Down »), et même Red Harvest pourquoi pas sur les moments les plus lourds et pesants.
Ce qui est sûr c’est que ce pot pourri est loin de l’être (pourri). La variété est au menu, les ambiances sont sombres et plutôt mélancoliques.
La gaieté n’est pas à l’ordre du jour donc, comme en atteste cette pochette sombre et inquiétante qui toute réussie qu’elle soit, ne traduit pourtant pas à mon sens une dimension importante de la musique du groupe, sa modernité et son côté quelque peu futuriste. En tout cas, si futur il y a chez Minushuman, car l’espoir ne filtre que très peu dans cette musique, c’est certainement un futur bien noir et peu engageant.
Loin de proposer une bête musique directe et sans âme, le groupe propose au contraire quelque chose de vraiment habité, en jouant astucieusement sur les atmosphères comme sur « Empire » où il passe d’accélérations frondeuses à des passages plus aériens avec en toile de fond, une sorte de nappe de synthé inquiétante mais magnifique. Watch the World Die est au final rarement très agressif, mais plutôt sombre et froid, misant davantage sur une violence mélancolique que sur une violence axée sur la vitesse (à l’exception du titre éponyme plus classique dans son exécution, mais néanmoins tout à fait réussi). La très bonne tenue instrumentale du groupe y est pour beaucoup, le jeu de batterie est très fin (rappelant parfois celui du batteur de Meshuggah notamment sur le jeu de cymbale) comme sur « Failure » sur lequel la guitare s’illustre aussi pleinement. Le niveau de jeu du guitariste soliste, assez élevé peut d’ailleurs être apprécié à de multiples reprises, comme par exemple sur l’instrumental « The New Order ».
Les morceaux sont dans l’ensemble plutôt longs et très travaillés sans pour autant jamais lasser ou ennuyer. La meilleure preuve étant apportée par le dernier titre, « Round Circles » dont le développement emporte et transporte dans un trip futuriste sur plus de 7 minutes.
Watch the World Die très bien produit par El Mobo, est un très bon album, et c’est d’autant plus important de le souligner que le groupe n’est à ce jour pas signé. Difficile à comprendre vu les bouses qui nous arrivent par wagons entiers en provenance de labels en panne d’inspiration…
- liquid
- 6th mass extinction
- empire
- all keeps falling down
- failure
- time zero
- watch the world die
- the new order
- round circles
Je n’ai pas l’album mais les quelques titres que j’ai pu écouter sur leur myspace m’ont beaucoup plu. quand je croiserai l’album dans les bacs il sera mien irk irk irk !!! C’est vrai que j’ai pensé aussi à du disbelief sur certains plans. Bon trip…