Premier EP pour Houle, énigmatique formation parisienne de black metal n’étant même pas référencé sur Metal-Archives (ça va peut-être bientôt changer) et dont le choix artistique tranche pas mal avec les clichés du genre. Comme son patronyme l’annonce, ce jeune quintet (formé en 2021) axe sa thématique sur le monde marin, sa force et sa grandeur face à l’Homme, de quoi donner des envies de voyages ?
Des voyages très mouvementés ponctués de zones tempétueuses ! Le titre d’ouverture « Le Continent » nous introduit à l’univers maritime de Houle avec un mid-tempo se densifiant petit à petit puis accélérant avec furie, le groupe nous y mène entre lames de fond, tangage extrême et courtes accalmies, le tout surplombé de vocaux multiples, perçants puis scandés (idem sur l’excellent « Au loin la tempête »). Les bruitages d’eau et de grincements de vieux gréments renforcent l’impact quasi cinématographique de la musique de Houle, qui à côté de son incroyable explosivité, vient nous immerger avec lui dans ce voyage maritime (duquel on n’est pas trop sûr de revenir).
Ainsi « La dernière traversée » débute par ces bruitages avant de faire revenir la tempête où la chanteuse Adsagsona utilise aussi un registre plus théâtral comme si elle s’adressait directement à l’océan, avant que le déluge ne s’éloigne, ne laissant que des débris derrière lui. « Sous l’astre noir » vient terminer ce premier EP par un maelström de rage et de mélodies à base de riffs saisissants au milieu d’une rythmique déchainée.
Ces quatre premiers titres sont une invitation à une traversée forcément houleuse mélangeant black metal à l’ancienne, thrash, théâtralité et modernité post black dans un même écrin ultra intense. Un premier EP aventureux et très original.
- Le Continent
- Au loin la tempête
- La dernière traversée
- Sous l’astre noir
