Tiens, voilà qui est original. Non je ne parle pas du nom du groupe, ni du pseudo du musicien qui se cache derrière (Fog Blashyrkh……) mais de la nationalité de ce groupe. C’est d’autant plus étonnant une fois qu’on a fait le tour de ce disque. Ça sent le true black norvégien, ça sonne comme si c’était américain et pourtant, c’est Taïwanais. C’est toujours intéressant de voir arriver de nouvelles nationalités sur la scène black et je dois avouer que, mis à part le grandiloquant-symphonico-ridiculo Chthonic, Inferno Requiem est le premier groupe Taïwanais qui vient poser ses fesses sur mes étagères à cd.
Tout papotage mis à part, on a donc affaire ici à un one man band, conduit donc par Fog (appelons le comme ça, ça sera mieux pour tout le monde), officiant dans un true black pur et dur, comme aimait le faire Gorgoroth au début des années 90. Niveau production la surprise est intéressante puisque le son, loin de se complaire dans une médiocrité typiquement norvégienne de l’époque, sonne plutôt comme les productions black américaines contemporaines. J’en veux pour preuve l’omniprésence de cette basse qui vient nous chatouiller les oreilles et dire que ce n’est pas vraiment la marque de fabrique de la Norvège des années 90 ressemble plus à un pléonasme qu’autre chose. Je ne peux quand même pas m’empêcher de noter que, d’une part c’est pas complètement illogique que ca sonne américain vu que ça a été produit aux USA et d’autre part, la production, bien que bonne semble différente entre les morceaux (le premier morceau sonne différemment des suivants qui, eux, sonnent purement Under the sign of hell de Gorgoroth avec leur batterie tambour de guerre). De là a dire que l’album n’a pas été enregistré en une fois il n’y a qu’un pas que je me permets de faire allègrement
Donc on a d’un côté une production atypique, de l’autre une nationalité atypique, qu’en est-il finalement de la musique. Et bien la musique, clairement ne réinvente pas la roue. On est ici dans du pur true black haineux avec son lot de cris, de vocifération et de blast plus-vite-que-moi-tu-peux-pas. Côté riffs, pareil le menu est bien maigre, ça grattouille à fond les manettes mais c’est tout. Pourtant et aussi étrange que ça paraisse la sauce prends assez vite et on revient à ce disque avec plaisir à chaque fois. Les compos sont effectivement assez longues (pour le style pratiqué) avec plus de 5 minutes pour la plupart au compteur, bien travaillées, assez variées et furieusement énergiques. Pour un total de plus de 50 minutes qui je l’avoue sont quand même un peu longue. On crachait sur la longueur ridicule des premiers Gorgoroth mais force est de constater que le gros black vilain et bourrin, si on peut facilement le supporter une demi-heure devient de plus en plus indigeste quand on se dirige vers l’heure.
J’ajoute que l’artwork me plait particulièrement sur cette release avec ce dessin typé asiatique représentant une multitude de tortures que l’on peut trouver (ou pas) dans l’enfer chinois. Choix judicieux s’il est en puisque, tout en mettant en image symboliquement le contenu du disque, on évite la traditionnelle forêt en noir et blanc. C’est agréable de voir un peu de changement dans ce monde de brutes.
Un excellent disque que je recommande donc.
- crimson grudge
- succubus possessed
- sick fog
- dangling piggsy
- ghastly vanishing figure
- gashed twin wraiths
- shadow in the deep red loft
- deformed evil spirit
- distant wailing in the tunnel
- headless runners
Une livraison asiatique bien harsh et thrashy que Kratornas ne renierait pas,bien vu cette review sur le zine.