Quand d’anciens membres des poètes de Tsjuder en ont marre de répondre « fuck you, you bastard, may your sick familly burn in the flames of the hellish kingdom of our mighty master – and thanx for paying back my postage stamp » aux impudents qui osent leur écrire pour leur demander comment prononcer correctement le nom de feu leur groupe, que croyez-vous qu’ils fassent ? Un courrier au médiateur ? Ben non, ils forment un autre groupe au patronyme moins stressant pour la bouche, pardi !
Et puisqu’ils sont bien partis pour les changements, vous ne pensez pas que dans la foulée ils vont nous sortir de derrière les fagots un petit virage rendant leur musique plus accessible au commun des mortels ? Par exemple, en rajoutant quelques claviers, des vocaux clairs ou des passages acoustiques ?
Ben voyons ! Et pourquoi pas laisser tomber les corpses paints, les vindictes à l’encontre de l’institution ecclésiale et les slips en peau de bouc ! Allons un peu de sérieux, s’il vous plait, on n’a pas affaire ici à une bande d’adolescents se peignant aux couleurs de l’ORTF uniquement pour rendre vert de rage papa et maman. Ici, c’est des durs, des pas contents, des qui faut pas faire chier si on veut pas se retrouver les 4 fers en l’air, la tête enfoncée dans 30 cm de neige avec une hallebarde en guise de piercing au milieu des yeux.
Du coup, ça a un avantage : si vous aimez Tsjuder, n’hésitez pas une seconde ruez-vous sur ce premier album ; vous y retrouverez tous les ingrédients qui auront bercé votre tendre jeunesse entre 1993 et 2006 : du black metal old school qui n’a qu’un mot d’ordre, vous prouver qu’on peut transpirer la haine à tous les tempos possibles pendant 50 minutes. Car les finauds ont gardé leur goût d’agrémenter leurs titres de mid bien gras et vicieux (« I am god », « Misfits ») et de soli black /thrash endiablés (le quasi hymne « Krypt » qui devrait faire quelques ravages en live, « Death » qui n’a pas grand chose à lui envier en matière d’efficacité). Les vocaux de Nag semblent plus rugueux et écorchés que jamais, ça fait plaisir de voir que certains ne se calment pas. En même temps, le monde foisonne de prétextes invitant à se mettre en rogne…
Encore un cd qui va vous faire regretter la disparition de la conscription car, si d’aventure vous aviez eu à vous retrouver sur le front, la bande son pour motiver les troupes était toute trouvée. Il vous reste cependant la solution de vous en prendre à un voisin (de préférence grabataire voire inoffensif) sous prétexte que Franck Mickael jusqu’à 23h le dimanche soir c’est probablement dénoncé par les conventions de Genève (tiens quand je vous disais qu’il y avait plein de prétextes !).
Ce Preludes to death est un excellent tabassage en règle qu’il convient de saluer en faisant un signe tout bizarre avec l’index et l’auriculaire (des mains).
- worthless
- krypt
- i am god
- misfits
- preludes to death
- death
- jeg hater deg!
- death satan black metal
- hell’s grim tyrant