Projet parallèle du guitariste/chanteur d’Obscura débuté il y a vingt ans tout pile, Thulcandra est instantanément apparu comme un groupe-hommage très appuyé à Dissection, tant dans son approche mélodique de son black/death metal que dans ses visuels (les covers étant dans les teintes bleues-noires si chères à Necrolord, auteur des artworks de leurs premiers albums). Hail The Abyss est le cinquième album du groupe qui marque le coup en prenant un certain Dan Swanö (Edge Of Sanity, qui a aussi produit Dissection tiens tiens…) derrière la console.
Dans le sillage d’A Dying Wish (2021), Hail The Abyss renoue donc avec ce black/death mélodique de tradition pour lequel le focus est essentiellement sur le boulot des guitaristes: de cascades de riffs effrénées en breaks acoustiques (dès l’introduction « In The Eye Of Heaven »), on a là une belle variété accrochant directement l’oreille. On soulignera aussi leur aspect mélancolique (parfois lancé par quelques arrangements atmosphériques aux synthés) contrastant souvent avec le côté frondeur de leur black/death (sur « Velvet Damnation » par exemple), une puissance de frappe dont l’impact provient du boulot abattu par l’excellent batteur Erebor (passé par Secrets Of The Moon) et complété par le discret mais efficace jeu de basse de Carsten Shorn (dernier arrivé dans le groupe suite au décès de Christian Kratzer en 2020).
Un portrait idyllique alors ? Malheureusement pas totalement non, Hail The Abyss souffre du même « souci » que ses prédécesseurs (outre l’aspect hommage à Dissection): les compos trainent un peu trop en longueur, ce qui finit par un peu lasser l’auditeur devant ce manque de relief (paradoxal quand on entend la multiplicité des plans, peut-être est-ce dû à la production trop « authentique » ?). Un défaut heureusement bénin et compensé par des efforts mélodiques prenants (le final épique de « Acheronian Cult » avec son appui de guitare acoustique ou les cavalcades de « As I Walk Through The Gateway »).
Hail The Abyss est un album composé par des musiciens hors pair portant une nouvelle fois bien haut l’étendard Dissection. Et si l’envie vous prend de célébrer l’âme damnée de Jon Nodtveidt dix-sept ans après sa mort, ce nouvel album de Thulcandra apparaît comme le compagnon idéal.
- In The Eye Of Heaven
- Hail The Abyss
- At Night
- Velvet Damnation
- On The Wings Of Cosmic Fire
- Acheronian Cult
- As I Walk Through The Gateway
- Blood Of Slaves
- In Darkness We Descend
- The Final Closure