Mine de rien, Posthuman, le dernier véritable album de Harm’s Way remonte à déjà cinq ans (si l’on excepte les rééditions de ce dernier puis d’Isolation), ce qui fait quand même un moment ! Et si le groupe (enfin surtout son vocaliste) est devenu malgré lui un meme via une collection de vidéos plutôt amusantes, Common Suffering vient remettre les choses à leur place en délivrant un hardcore bien énervé, baigné de noirceur et d’ambiances indus.
Des atmosphères qui imprégnaient déjà Posthuman mais sans les riffs d’obédience néo metal, on a là quelque chose de plus mécanique tout en conservant leur « facette tough guy » (notamment via les vocaux qui grattent du musculeux James Pligge). Comme sur leur précédent album, leur fascination assumée pour Godflesh explose à nouveau sur Common Suffering, offrant son lot de riffs syncopés sur fond d’ambiances inquiétantes (mention à « Terrorizer », prenant peu à peu une dimension oppressante), une aura malfaisante englobant tout cet album ayant par là quelques réminiscences du Heaven Is Here de Candy.
Passant de riffs aux grosses polyrythmies djent (« Sadist Guilt », « Denial ») à des titres plus radicaux et in your face (« Devour ») puis à des moments plus surprenants comme la conclusion « Wanderer », à la rythmique plus posée et atmosphérique où l’on peut entendre du chant clean mélancolique ou encore « Undertow » où la participation de Kristina Esfiandari (King Woman) et de sa voix fantomatique nous entraînent là dans des contrées lugubres. Des choix étonnants mais restant en accord avec la direction aventureuse et futuriste de cet album.
Bref, Harm’s Way continue son gros œuvre avec aplomb tout en allant généreusement du côté (sombre) de la sci-fi. De quoi venir bouleverser le top 2023 de bon nombre de fans de hardcore !
- Silent Wolf
- Denial
- Hollow Cry
- Devour
- Undertow
- Heaven’s Call
- Cyanide
- Terrorizer
- Sadist Guilt
- Wanderer