Anaal Nathrakh – In the Constellation of the Black Widow

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Style: metal (très) extrêmeAnnee de sortie: 2009Label: Candlelight

Le monde est une gigantesque merde, nous crevons tous à petit feu. Les modèles sociaux (les modèles quoi ??) se durcissent, le climat fout le camp, bref rien ne va, l’enfer semble être le seul avenir possible pour l’humanité qui court droit à sa perte. Alors crions, hurlons et chions sur tout ce qui dépasse, laissons la putréfaction l’emporter sur le beau, après tout si ce n’est pas la grippe A qui nous tue, ce sera les OGM, la vache folle, les tsunamis, les ondes électro-magnétiques, ou bien allez savoir, nos propres congénères transformés en zombies après avoir été exposés à je ne sais quelle saloperie.
Pourquoi lutter contre l’inévitable ? Laissons-nous aller et tâchons d’en profiter au maximum avant de crever. Comme se plaisait à le dire Georges Bataille « le monde n’est habitable qu’à la condition que rien n’y soit respecté ». Partant de ce postulat, à chacun de se laisser aller à ses pulsions les plus bestiales et que vive le chaos, l’anarchie la plus complète, la loi du plus fort remise à l’honneur comme elle prévaut dans le monde animal où la sélection naturelle garantit un équilibre entre les espèces.

Je ne connais pas la constellation de la vierge noire décrite par les fêlés d’Anaal Nathrakh, mais il est clair que cet album s’inscrit indubitablement dans cette vision chaotique de l’existence que le duo s’obstine à dépeindre à travers sa musique depuis plusieurs années. Leur musique est toujours si extrême et jusqu’au boutiste qu’elle ne peut servir que deux desseins : annoncer la fin du monde, ou à défaut et en tout cas en attendant ce jour, constituer un défouloir efficace et un dévidoir à rage du meilleur effet.

Après un très bon Hell is Empty, and all the Devils are Here, plus digeste et efficace que leurs œuvres passées (ce qui n’était pas un mal de mon modeste point de vue), V.I.T.R.I.O.L. et Irrumator replongent avec délice dans la noirceur et la violence la plus totales. Black, grind, death, seules les incartades vocales heavy (le morceau titre ou l’excellent « More of Fire Than Blood », tout à fait dans la tradition du groupe) dignes d’un Emperor ou d’un King Diamond et auxquelles nous sommes désormais habitués, permettent de reprendre très temporairement son souffle dans cette bouillabaisse sonore qui semble avoir pour seul objectif de détruire, laminer, écraser, violer vos pauvres conduits auditifs.

Evolution quasiment inexistante donc (encore que cette petite cavalcade heavy sur « Terror in the Mind of God » paraît quelque peu inédite, de même que ces vocaux étranges sur le très réussi « Oil Upon the Sores of Lepers »), vous l’aurez compris, le groupe ne cherche pas à époustoufler par une démarche innovatrice particulière, mais au petit jeu du « toujours plus vite, toujours plus fort », Anaal Nathrakh arrive certainement dans le bataillon de tête et ce nouvel album malgré quelques titres dispensables (« The Unbearable Filth of the Soul » par exemple), contient son lot de moments réussis voire même de grands moments (la superbe conclusion de « Blood Eagles Carved On the Backs of Innocents ») et se révèle être un album de très bonne facture qui n’a toutefois rien d’indispensable au regard des œuvres passées du groupe. Il faut également reconnaître qu’un tel déferlement de décibels et de haine peut rapidement fatiguer. Sur ce point, heureusement que l’album ne dure pas plus de 34 minutes, mais on veillera tout de même à bien choisir le moment propice au dégobillage haineux proposé par les deux anglais…

Tracklist :

  1. in the constellation of the black widow
  2. i am the wrath of gods and the desolation of the earth music
  3. more of fire than blood
  4. the unbearable filth of the soul
  5. terror in the mind of god
  6. so be it
  7. the lucifer effect
  8. oil upon the sores of lepers
  9. satanarchist
  10. blood eagles carved on the backs of innocents
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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