Grüt !
On sort le jean et le perfecto; du cuir pour la jeunesse du 21ème siècle, du cuir qui a connu l’avènement du nucléaire.
Le royaume norvégien avait dédié ses couronnes aux lycans au sang bleu et aux regards de fantômes, terroristes au cœur de gneiss et de granite à la verve tranchante comme le rasoir.
Aujourd’hui, encore bien loin du trône, les Princes en devenir argumentent dans leurs atours de semi monarques leur dialogue de nouvelles fraiches de la scène locale. Et on peut dire que les mômes ne parlent pas la langue de bois.
C’est le cas de Nekromantheon, une petite brigade emmenée par les tenanciers de la troupe de grenadiers d’Obliteration qui en 2009 nous avaient délivré un album de death assez singulier et intéressant à plus d’un titre : sonorités, fond, mise en application.
Avec leur side project ils revenaient en 2010 nous inviter à taper au goulot de leur gnôle, attention plus que magnanime, après un EP qui donnait soif, bien soif.
Nekromantheon tape dans le thrash éloquent, celui qui une fois ramassé envoie la mitraille par paquets de riffs, celui qui décuple ses efforts pour libérer son énergie sur son tapis roulant rythmique musclé.
Efficace, solide, perclu d’hymnes le premier album des norvégiens a tout d’un grand, la gouaille, l’énergie, une émanation parfaite de ce qu’est ou ce qu’était le thrash des mid-80’s.
Attaque névrotique, amorce aux riffs brise nuque, énergie bang dopé au 4 X 4, le petit encart « solo de gratte » en insert, les splash bouillonnent, l’attaque de chant est traditionnelle et renvoie aux plus belles heures du mouvement, les morceaux sont tassés dans l’urgence et la cocotte minute est poussée à fond de vapeur, l’explosion est gérée, le ressort préservé, la thermodynamique de l’œuvre est sous contrôle mais ça n’empêche pas d’envoyer les bûches avec ardeur, les blast amorcent le siège comme la pluie de missiles pour une Blitzkrieg, le legs du passé est respecté, admiré et aimé sans quoi un tel disque ne pourrait exister, un feu de joie qui habille plus que brillamment les souvenirs des légendes de la scène.
Nekromantheon tape direct dans les côtes avec ce premier disque, à en couper le souffle, tant la recette génèrera le ravissement chez tous les amateurs d’une cause thrash qui s’est un peu perdue en chemin dans les années 90 mais qui a su retrouver des couleurs au début de ce 21ème siècle. Un nuage fantasmatique mythologique pour colorer le background de l’écriture du groupe,mythologie grecque au passage histoire de laisser la Norvège loin de tout ça, histoire d’avoir sa petite particularité, son exotisme, crocs pour crocs, Nekromantheon applique sa loi du Talion et on se régale.
Un Classique.