« Where there is no light, there is chaos ». Voilà ce qu’on peut lire au dos du livret de ce troisième album des américains de Trap Them. Un livret dont toutes les pages sont noires, sans aucune inscription, tout juste y trouve t’on quelques informations sur l’enregistrement une fois le CD retiré de son boitier. Autant dire que l’humeur n’est donc pas à la fête chez Trap Them qui nous revient quelques mois après une mise en bouche convaincante, présentée sous la forme d’un EP intitulé Filth Rations. C’est cette fois-ci sur le label Prosthetic (Neuraxis, Dragged Into Sunlight, Beneath The Massacre…) que le groupe de Seattle à jeté son dévolu, laissant derrière lui des labels comme Trash Art!, Deathwish Inc, et Southern Lord.
Cependant c’est à peu près la seule chose que le groupe laisse derrière lui puisqu’une fois encore c’est Kurt Ballou qui est en charge de la production de ce Darker Handcraft. C’est dans son fief, le God City Studios que le groupe de Seattle a décidé d’enregistrer ce nouvel opus. Un choix logique et tout à fait compréhensible puisque c’est ce même Kurt Ballou qui est en grande partie responsable de l’identité sonore de Trap Them.
Pas de surprise, on retrouve donc ces sonorités auxquelles le groupe nous avait habitué jusque là: des guitares abrasives d’inspirations Entombienne, un chant à l’arraché gorgé de noirceur et de haine et une batterie épileptique, le tout servit par une énergie punk/hardcore insuflant une bonne grosse dose d’immédiateté à l’ensemble.
C’est effectivement ce qui à mon sens fait le succès de Trap Them, mélanger la force de ces guitares clairement inspirées par le son du death metal suédois des années 90 avec cette énergie noire émanant des profondeurs de la scène punk/hardcore. Le groupe ne révolutionne pas le genre mais il serait injuste de dire que Trap Them n’a pas aidé à tracer une voie que beaucoup de groupes se sont décidés à emprunter ces derniers mois. Trap Them n’est pas le seul et les canadiens de Cursed y sont également pour beaucoup Malheureuseument ces derniers ne sont aujourd’hui plus là, du moins pas sous cette forme.
Avec Darker Handcraft, Trap Them poursuit donc son petit bonhomme de chemin. Ceux qui ont adhéré au groupe jusque là devraient vraissemblablement y trouver leurs comptes. De même, ceux qui n’ont jamais apprécié auparavant, n’apprécieront pas plus maintenant. La musique du groupe n’a donc pas changé d’un iota même si certaines idées, bien que discrètes, laissent à penser que Trap Them se laisserait bien tenter par deux ou trois nouvelles pistes comme en atteste le titre « Drag The Wounds Eternal » dont les guitares se montrent plus aériennes et plus mélodiques.
D’un point de vue rythmique, l’album n’est pas qu’une succession de blasts et certains titres viennent ralentir la cadence du morceau qi clôture ce nouvel album, « Scars Align ». Là encore Trap Them excelle pour plomber l’ambiance et quoi de mieux que de terminer un album en écrasant son auditoire à coup de massue et de désespoir?
Suite logique de ce que le groupe nous a proposé jusque là, Darker Handcraft constitue la bande son parfaite d’une existence sombre et désabusée. Même si cet album est sans surprise, leur récente passage à Paris continue de me faire dire que Trap Them est un excellent groupe qui mérite beaucoup du crédit qui lui est accordé. Bref, un groupe qui n’a pas volé sa réputation. « Where there is no light, there is chaos ».
http://www.myspace.com/trapthem
http://www.wecraftindarkness.com
01. Day Forty Two: Damage Prose
02. Day Forty Four: Slumcult & Gather
03. Day Forty One: Every Walk A Quarantine
04. Day Forty Three: Evictionaries
05. Day Thirty Two: All By The Constant Vulse
06. Day Thirty Four: Sordid Earnings
07. Day Thirty Three: The Facts
08. Day Thirty Five: Saintpeelers
09. Day Forty Six: Manic In The Grips
10. Day Thirty Seven: Sovereign Through The Pines
11. Day Forty Seven: Drag The Wounds Eternal
12. Day Thirty Six: Scars Align