Un peu plus de six mois, c’est environ le temps qu’il aura fallu à Mammoth Grinder pour se faire repérer par les grands pontes du business, en l’occurence Relapse. Plutôt enthousiaste face à la sortie en 2008 de leur premier vrai / faux album, j’étais donc impatient de pouvoir jeter une oreille à cette nouvelle offrande. Intitulé Extinction Of Humanity, ce disque se compose donc de sept nouveaux morceaux dans un registre toujours aussi bancal, à mi chemin entre le sludge gras et poisseux et le crust cradingue fortement imbibé de metal.
Alors, quoi de neuf sous le soleil texan? Et bien d’un point de vue général, pas grand chose en fait. Comme je l’ai laissé entendre, Mammoth Grinder reprend exactement là où il s’était arrêté un peu plus tôt. On retrouve donc tout ce qui a fait l’intérêt de No Results + Rage And Ruin ou presque. Car en y regardant de plus près, on se rend compte malgré tout qu’il y a eu pas mal de petits changements amorcés ici et là. Et pour moi, la plus grosse nouveauté vient ici du chant. Exit les vocalises hurlées à l’arraché. Place désormais à un chant plus virile mais aussi plus pataud. Et oui, j’avoue trouver décevant d’avoir pris le parti d’opter pour ce type de chant plus convenu, moins agressif et vraiment bas du front. Résultat, même en l’espace de vingt minutes, le chant à tendance à lasser car trop monotone. Dommage.
L’autre changement vient du fait que Mammoth Grinder a légèrement modifié les proportions des ingrédients de sa recette. Certains diront que le groupe à eu la main lourde sur la cuillière à soupe de metal. Ce n’est pas tout à fait faux et il est vrai qu’ajouté aux vocalises velus de Chris Ulsh, on pourrait penser que les texans on perdu un peu de cette urgence punk dégueulasse qui les caractérisait jusqu’alors. Mais non, en toute honnêteté, Extinction Of Humanity n’est pas en reste et malgré des morceaux aux teintes plus metal, il n’empêche que le groupe à su conserver l’essentiel de sa personnalité comme le prouve des titres tels que « Total Extinction » ou « Frozen ».
Malgré tout ça, je me montrerais quand même moins enthousiaste vis à vis de ce EP. Sans êtres mauvais, loin de là, j’ai tendance à le trouver moins percutant, moins accrocheur, peut-être même plus anecdotique. C’est un constat qui peut paraître sévère mais il est vrai que j’attendais beaucoup de cette suite et je vous mentirais si je vous disais que je ne suis pas quelque peu déçu. Mais n’aller pas croire que ce disque n’en vaut pas la peine. Oh la la non, vous auriez tord. Ces sept morceaux sont vraiment tous très efficaces et n’en demeurent pas moins toujours largement au dessus du lot en matière de sludge à tendance crust.
C’est donc un sentiment de légère déception qui pointe à l’écoute de ce disque pourtant très bon. Bah ouais, je prends quand même pas mal de plaisir à l’écouter et à headbanger dessus comme un demeuré. Mais soyons honnête, ayant découvert Mammoth Grinder très tôt et voyant la qualité des sorties allant crescendo, j’en attendais un peu plus et ne pensait pas devoir pester après le chant! Va falloir se reprendre monsieur Ulsh et plus vite que ça bordel! A noter qu’il existe aussi une version vynile de l’album disponible quant à elle sur le label Cyclopean.