Après la démo deux titres, place à l’EP trois titres pour Dionaea. Les américains n’ont pas tellement évolué musicalement entre les deux, ils transcendent juste leur genre autoproclamé « post grind ». Encore une étiquette farfelue me direz-vous, pourtant le groupe colle parfaitement à ce style-là (même si le côté « grind » n’est là que par intermittence).
Prenez Same Story, premier morceau pavé de quasiment un quart d’heure. Une introduction post-rock toute douce puis tout s’emballe dans un enchevêtrement de notes déstructurées que ne renierait pas Behold…The Arctopus, Tera Melos ou encore Journal. Une voix énervée (pas si grind que ça mais bon, on ne va pas chipoter) s’ajoute au magma et s’en va aussitôt pour laisser place à une autre atmosphère instrumentale qui se verra elle-même suivie par d’autres plans à vitesse grand V. Et il en sera ainsi pendant ce premier quart d’heure pendant lequel l’auditeur est balancé entre riffs en tapping extrêmement rapides et arpèges plus doux. Cela pourrait s’apparenter à du collage pur et simple (les mauvaises langues diront qu’il aurait été plus judicieux de découper les différents plans en autant de morceaux), mais non, c’est complètement justifié et forme un tout indissociable.
Les deux autres morceaux reprennent à peu près les mêmes schémas de jeu mais avec une durée quasiment divisée par deux (7 et 8 minutes). Le trio s’offre même le luxe d’avoir un violoncelle comme invité pendant Carrier, ajoutant une touche épique (qui était déjà là sans ça). Globalement plus calme que le morceau d’introduction, celui-ci est un excellent titre de post rock boosté aux amphets. Enfin Meraquo conclut cet EP avec ce tricotage de cordes typique et un peu de chant hargneux, c’est donc reparti pour huit minutes de montagnes russes à base de riffs tantôt étourdissants, tantôt plus émotionnels.
Une juxtaposition de styles dont l’aspect presque diamétralement opposé peut rebuter mais qui fait vraiment mouche si l’on persévère dans l’écoute de ce Still, petit bijou épique et unique. Dionaea s’affranchit donc des styles musicaux : post-rock, math-rock, grind, etc. et laisse pantois par sa richesse et son énergie. Un album exigeant et imprévisible qui devrait s’attirer les faveurs des fans de musiques alambiquées.
Tracklist:
1. Same Story
2. Carrier
3. Meraquo