Mazette, en voilà une découverte qu’elle est bonne, une galette croustillante et délicieuse à se mettre entre les dents et derrière les oreilles sans retenue.
Derrière le patronyme un poil pompeux de Future of the Left, se cache un groupe gallois, formé par des ex McLusky, formation qui officiait déjà dans un furieux punk rock influencé par Jesus Lizard et les Pixies depuis le début des années 2000 avant un split fin 2005.
Travels with Myself and Another est le 2ème album de cette formation de probables gauchistes (certains des membres du groupe sont des anciens mineurs de fond, ceci pouvant a priori donner quelques indications, en plus du nom du groupe) et si la base du son de Future of the Left reste résolument punk (difficile de ne pas faire d’analogie rien qu’avec la voix nasillarde du chanteur), le groupe marque ponctuellement des incursions dans le rock indé, tout en restant bien loin des schémas classiques et des canons du genre. Exemple avec le single « The Hope that House Built » et sa cadence binaire pouvant rappeler le « No One Knows » des Queens of the Stone Age.
Si les comparaisons avec les Pixies étaient encore de rigueur du temps de McLusky, elles ne sont plus pertinentes avec Future of the Left, leur musique étant plus crue et plus punchy. On pense parfois à At The Drive-In, et (donc) à Billy Talent, mais un Billy Talent qui ne se serait pas assagi, et resterait éloigné des formats radio pour proposer des morceaux à la fois mélodiques et entraînants (pas de punk à roulettes ici, je vous rassure tout de suite) mais aussi délicieusement barrés et résolument punk. Le mélange place définitivement cet album sous le signe de la variété et du rythme : résultat, on ne s’ennuie pas une seconde sur les 32 minutes et quelques que dure l’album.
Du côté des textes, le barré et l’insensé semblent de prime abord de rigueur, « You Need Satan More Than He Needs You » étant un bon exemple de l’absurdité apparente des paroles, derrière lesquelles il faut cependant aller chercher quelques caractères sinon revendicatifs et politiques, au moins du registre de l’observation engagée (l’ironique « Drink Nike » n’étant qu’un exemple). Ils sont déclamés avec brio par Andy Falkous (dit Falco) et sa voix barrée typiquement britannique et même galloise qui ne laissera pas indifférent et pourra provoquer au choix l’adhésion complète ou le rejet total, rejet tempéré ou accentué par la présence ponctuelle de chœurs.
Récemment déçu par le dernier album de Billy Talent, un peu trop polissé et mou du genou à mon goût, j’ai personnellement trouvé un remplaçant de choix avec Future of the Left. Sauf accident ou 2ème semestre 2009 saturé d’exceptionnelles sorties, Travels with Myself and Another devrait être l’un de mes gros coups de cœur de l’année, lorsque l’heure du bilan aura sonné.
Tracklist :
- arming eritrea
- chin music
- the hope that house built
- throwing bricks at trains
- i am civil service
- land of my formers
- you need satan more than he needs you
- that damned fly
- stand by your manatee
- yin / post yin
- drink nike
- lapsed catholics
Commandé hier après lecture de chroniques dithyrambiques et écoute furtive sur leur myspace. Coup de coeur immédiat man !