Europe, voilà un nom qui évoque à la majeure partie des gens une mélodie sur un clavier eighties ainsi qu’un quintet de permanentés. Pourtant, certains savent aussi, notamment depuis le dantesque concert du Hellfest 2009, où le groupe avait mis quasiment tout le festival dans sa poche, que c’est également un redoutable groupe de hard rock mélodique. Secret Society avait déjà bien tourné sur ma platine en 2006, j’avais zappé son successeur, Last Look At Eden et jeté une oreille très discrète sur le live acoustique sorti dans l’intervalle.
Mon premier contact avec ce Bag Of Bones s’est fait via l’intermédiaire du sampler d’un magazine bien connu. Et je dois dire que je m’y suis repris à deux fois pour reconnaître Europe lorsque j’ai entendu le titre « Doghouse » : je pensais avoir affaire à un nouveau titre de Black Country Communion. Ce n’est d’ailleurs pas le seul titre de ce disque qui peut évoquer le super groupe de Hughes, Bonamassa et cie : le titre d’ouverture, « Riches to Rags », également. On peut toutefois attribuer ça à une parenté commune, celle avec le grand frère Led Zeppelin, dont un titre comme « Firebox » est dans la droite lignée. Ce n’est d’ailleurs pas le seul point commun avec Black Country Communion, car Bonamassa vient jouer un peu de guitare slide sur le titre éponyme (par ailleurs dans les meilleurs du disque), comme si John Norum avait besoin d’aide pour la six-cordes ! Un autre clin d’œil aux grands anciens est effectué via le titre « Not Supposed to Sing the Blues », où Tempest se raconte en glissant ça et là des titres ou des références à des musiciens qui l’ont inspiré.
L’album est court, une quarantaine de minutes, mais c’est un « all killer, no filler » comme disent nos amis américains. Même les titres plus calmes sont excellents, comme l’acoustique « Drink and a Smile » (sur lequel plane encore une fois l’ombre du dirigeable), la power-ballade à filer la chair de poule « My Woman My Friend » ou le morceau final « Bring It All Home », certes un peu sirupeux, mais qui permet à Norum de claquer un solo tout en finesse. L’essentiel de l’album est tout de même constitué de brûlots hard rock comme « Firebox » ou l’excellent « Demon Head », sur le final duquel les claviers, loins de la mélodie « bontempi », mais plutôt en mode orgue Hammond cher à Deep Purple, soulignent les guitares pour leur donner plus de force.
La grande force d’Europe a toujours été l’alliance entre la voix de John Tempest et la guitare de John Norum, ça tombe bien, sur ce dernier disque, ils sont très en forme, et la production, signée de l’expérimenté Kevin Shirley met en valeur de la plus belle des manières cette belle alchimie. En résumé un disque qui tourne beaucoup depuis le printemps et qui risque de truster une très belle place dans le referendum de fin d’année.
Tracklist :
1 Riches to Rags
2 Not Supposed to Sing the Blues
3 Firebox
4 Bag of Bones
5 Requiem
6 My Woman My Friend
7 Demon Head
8 Drink and a Smile
9 Doghouse
10 Mercy You Mercy Me
11 Bring It All Home
Espérons pour ces braves gens que l’image qui leur colle à la peau depuis les années 80 ne pollue pas l’objectivité d’une écoute, car il suffit d’une seule écoute pour se dire qu’on a affaire à du très bon Hard Rock ! Rien à jeter, chapeau messieurs.
Merci pour le commentaire ! Effectivement du très bon hard !
J’ai enfin pu écouter une chiée de titres et c’est clairement du très bon Hard Rock avec un chanteur génial ! On est biiiieeeeennn loin d’un « The Final Countdown »…(Ce titre doit leur pourrir la vie)
non je pense qu’ils assument bien ce hit, quand ils l’ont joué au Hellfest c’était la grosse fiesta dans le public. Ils en ont même fait une belle version acoustique sur le live « Allmost Unplugged ».