Pour leur second album, les danois Halshug ont particulièrement soigné leur artwork. Rien à dire, entre la BMW, les dégaines de petites frappes de banlieue de Copenhague (rappelant pas mal la trilogie Pusher) et un somptueux feu d’artifice maison, pas de doute, le trio a signé la cover de l’année 2016 ! Si l’on se fie à cette cover, Halshug ferait donc du hip hop ? Raté, c’est plutôt du côté du hardcore punk à tendance d-beat/crust qu’il officie, en même temps avec Southern Lord comme label, c’était sûr qu’il y aurait un peu de riff gras à se mettre sous la dent…

L’intro d’un mec hurlant de douleur sous la pluie nous met directement dans l’ambiance, Sort Sind va être un album sombre et désespéré. Pour exprimer cette atmosphère urbaine pesante, le trio de Copenhague a donc choisi de poursuivre dans ce qu’il sait faire de mieux: un hardcore punk d’obédience d-beat aux riffs binaires et au râle monocorde semblant issu d’une gorge façonnée par la clope.

Ces neuf titres respirent l’authenticité punk, celui qui vient de la rue, qui fleure la crasse et l’alcool, mais qui n’en a plus rien à foutre. Assez uniformes au premier abord, ces morceaux révèlent au fil des écoutes leurs aspects plus digestes, par exemple des parties plus épiques à base de tremolo fort bien senti (« Udskud ») ou encore du mid-tempo fatal (« Mørket Falder » aux accents presque doom). Halshug développe une humeur entre colère et dépression, quand nihilisme et violence urbaine font bon ménage. Simple et efficace, ce Sort Sind remplit son contrat et donnerait presque envie d’un tour en BM en compagnie de ce joyeux trio !