Fange – Perdition

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Style: harsh sludge/indusAnnee de sortie: 2024Label: Throatruiner RecordsProducteur: Cyrille Gachet

A peine remis de l’énorme claque reçue l’an dernier avec Privation, Fange n’entend pas nous laisser de répit et vient nous remettre sous pression avec ce Perdition dès ce début 2024. S’inscrivant dans la droite lignée de son prédécesseur, ce nouvel EP sept-titres vient donc remettre le couvert avec ce son 2.0, mixant cette approche unique de l’indus « harsh sludge » avec ces ouvertures mélodiques de plus en plus généreuses (par exemple « Lèche-Béton », qui connait le démarrage le plus rude et paradoxalement, le final le plus lumineux via sa guitare aux accents coldwave).

Mais ne nous méprenons pas, Fange propose toujours une musique sur la brèche, tourmentée entre ses rythmiques synthétiques étouffantes et saturées, et les vocaux multiples de Matthias, sonnant encore une fois comme possédé entre ses éructations caractéristiques et autres spoken words (tout en français, bien entendu) rendant audibles quelques expressions très rarement entendues (notamment le gouleyant « la rate au court bouillon » sur « Mauvais Vivant »).

Fort de sa recette sonore désormais signature, Fange fait bien ce qui lui plait, n’hésitant pas à transformer « La Haine » de Bernard Lavilliers en une version cradingue – dans le bon sens du terme – avec quelques relents d’Oxiplegatz (avec ce son de synthé sci-fi à l’ancienne, aussi irritant qu’hypnotique). Ou en invitant des potes, Olivier Guinot, vocaliste de Lodges (RIP) qui vient rendre épique et mélancolique à la fois (si si c’est possible) le refrain de « Toute Honte Bue » et Diane Pellotieri (Pencey Sloe) qui, elle, vient transformer la conclusion toute en saturation « Désunion Sacrée » pile poil sur la limite entre rêve et cauchemar.

Perdition vient plus que jamais asseoir le statut de Fange comme groupe à part. La mutation mélodique façon « Depeche Mode dans un squat » amorcée avec Privation se voit confirmée ici, mais sans dénaturer leur froideur distordue, marque de fabrique. Un nouvel EP magistral.

  1. Césarienne Au Noir
  2. Mauvais Vivant
  3. Toute Honte Bue
  4. Foudres Fainéantes
  5. La Haine
  6. Lèche-Béton
  7. Désunion Sacrée

beunz
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2 Commentaires

  1. krakoukass krakoukass says:

    Excellent, parfait pour prolonger l’expérience de Privation. J’adore l’évolution de ce groupe, et je le verrais bien « éclaircir » encore son son, en effet mon seul regret est que les paroles ne soient pas encore plus clairement intelligibles car elles valent le détour. Par contre c’est pas un EP, mais un album non ?

    • beunz beunz says:

      Ah je sais plus où j’ai lu le mot EP pour décrire cet album, donc je l’ai repris. Mais oui, je le considèrerais plus comme un vrai album.

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