Bush – The Art of Survival

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Style: Rock HabitéAnnee de sortie: 2022Label: BMG

Si quelqu’un m’avait dit il y a presque 30 ans (28 ans exactement) qu’en 2022 je serais en train d’écrire une chronique élogieuse du 9ème album des américains de Bush, je pense que j’aurais bien rigolé… C’est qu’en 1994, quand Bush sort son premier album Sixteen Stone, je fais clairement partie de ceux qui ne voient dans la démarche du groupe qu’une tentative opportuniste de surfer (tardivement) sur la vague grunge qui déferle depuis déjà plusieurs années sur le monde entier. MTV a beau essayer de pousser le groupe en diffusant tant que la chaîne le peut des titres comme « Everything Zen »,  « Machine Head » (pour le côté plus remuant) ou « Glycerine » (pour le côté « mou du genou »), rien n’y fait pour moi, et nous sommes d’ailleurs nombreux à conspuer gaiement cette bande de poseurs enmmenée par le guitariste/chanteur/surfeur Gavin Rossdale (futur Monsieur Gwen Stefani) qui tentait de nous faire avaler du sous Nirvana quelques mois seulement après la mort de Kurt Cobain. Timing pas terrible s’il en était, qui a probablement contribué à radicaliser certaines opinions à l’égard du groupe de Rossdale. Comme pour d’autres, Bush était mort pour moi dès sa naissance, et j’avais conclu un pacte avec l’esprit de Kurt : hors de question d’écouter l’album de 1994 ni aucun autre s’il devait y en avoir d’autres.

Et de fait malgré un break de 10 ans entre 2001 et 2011, Bush a tenu le coup contre vents et marées, Rossdale s’est acharné, et si je dois en juger par ce 9ème cru et le fait que cet album tourne en boucle à la maison depuis sa sortie, j’ai envie de dire qu’il a bien fait. Un album qui marque la fin de mon pacte avec Kurt, et ma réconciliation avec le groupe de Rossdale, au moins dans sa version 2022 (pas sûr que j’aille pour autant jusqu’à me ruer sur les albums précédents, mais au moins je ne l’exclus plus!).

Le décor étant planté, je pense qu’on peut au moins s’accorder sur une chose entre anti Bush primaires historiques : il était déjà difficile à l’époque, sans faire preuve de la pire des mauvaises fois, d’attaquer le groupe sur le chant de Rossdale qui a toujours été excellent (son timbre me faisant beaucoup penser à celui de Scooter Ward de Cold). Bonne nouvelle, il est toujours au top vocalement le père Rossdale… On pourrait même dire que la petite touche de maturité en plus lui va à merveille et rend son chant encore plus au top. Et au-delà de la dimension vocale, absolument parfaite, on est tout de suite saisi dès l’ouverture de l’album par les gros riffs de « Heavy is the Ocean », un titre qui porte bien son nom, et qui s’avère être une petite bombe d’efficacité et de lourdeur, qu’on n’aurait clairement pas attendue de la part de Bush. Et la suite ne sera pas en reste, les tubes bien rock étant légion sur l’album : « More than Machines », « May your Love Be Pure », « Shark Bite », « Gunfight » et je pourrais citer quasiment tous les titres au final…

Même si Rossdale et sa bande ne peuvent au final pas s’empêcher de nous faire le coup des titres lents à plusieurs reprises, ils sont aussi suffisamment malins pour ne pas se vautrer dans la niaiserie : difficile ainsi de résister au refrain de la fausse ballade « Slow Me ». Même les pour le coup pures ballades que sont « Creatures of the Fire » et « 1000 Years » passent finalement très bien dans le contexte général de l’album d’autant plus que le deuxième se trouve en fin d’album, ce qui reste indubitablement la meilleure position pour une ballade.

Me voilà donc en 2022 à l’écrire : Bush a tout simplement sorti avec The Art of Survival un très bon album de rock bien burné, d’une efficacité inattaquable. Une sacrée bonne surprise donc!

Tracklist :
01 – Heavy is the Ocean
02 – Slow Me
03 – More than Machines
04 – May Your Love Be Pure
05 – Shark Bite
06 – Human Sand
07 – Kiss Me I’m Dead
08 – Identity
09 – Creatures of the Fire
10 – Judas is a Riot
11 – Gunfight
12 – 1000 Years

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. Vincent says:

    J’ai découvert cet album hier seulement et ce fût une sacré bonne surprise ; la prod est dantesque et me rappelle de + en + celle du groupe de Metal alternatif Chevelle.. alors que Bush naviguait plutôt dans un style post-grunge + « léger » auparavant. Le son s’alourdit donc d’album en album, les riffs toujours aussi inventifs tout en restant concis et la voix de Rossdale n’a pas perdu en qualité et émotion. Contrairement à l’auteur, je n’ai jamais eu de réel à priori vis-à-vis de ce groupe sorti en 1994, et tout comme Silverchair, je leur reconnaissais le status d’initiateur du mouvement post-grunge privilégiant l’efficacité avec un penchant pour les sonorités métalliques au détriment peut-être de l’originalité spontanée ..tout comme Linkin Park rationalisa le Nu-metal

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