Un quartet allemand, issu d'un précédent groupe, explore le black metal atmosphérique avec un nouvel album qui propose des compositions longues inspirées de poètes, alliant mélodies crues et douces, tout en créant des paysages sonores captivants et nuancés, sous un label reconnu.

Comptant parmi les secrets les mieux gardés du black metal atmosphérique allemand, voici Äera, un quartet né sur les cendres du groupe de black/death/thrash (d’après Metal-Archives) Xternity. Ayant sorti un premier album (Schein – 2021) ayant connu un bel accueil malgré sa relative confidentialité, le quartet revient avec un second chapitre, cette fois sous l’égide de Vendetta Records qui n’est autre que le label de Naxen, formation où le guitariste joue en live.

Phantast nous emmène d’ailleurs dans des contrées pas si éloignées de ces derniers. A savoir, un black metal atmosphérique tel un voyage aussi tendu qu’hypnotique. Ces quatre titres fleuves (de huit minutes au quart d’heure) sont tels quatre paysages inspirés par le poète allemand Christian Morgenstern (In Phantas Schloss) comme par Jean-Jacques Rousseau.

Le son d’Äera est infusé du son black metal des 90’s mais dans une optique atmosphérique, parfois un peu « post » voire ambient. Une optique froide et captivante, joignant inspirations cosmiques, philosophiques et trémolos étendus sous un éventail de textures, tout plein de nuances. Par ses mélodies crues mais parfois plus douces (l’introduction acoustique de « Schattenkreuz »), Phantast déploie un mélange personnel entre agression et accablement tout en ayant un focus sur ces paysages sinistres dans lesquels se perdre. De la belle ouvrage.