Lightless est le deuxième album du side project instrumental de tech death australien Vipassi, formé par des musiciens de groupes metal de là-bas, en particulier de Ne Obliviscaris. J’avoue n’avoir jamais vraiment accroché à lamusique de ces derniers, pourtant sur mes styles de prédilection, elle jongle entre metal prog, (black) metal extreme et passages appaisés, souvent acoustiques, relevés par un violon membre à part entière.
Vipassi a une direction musicale assez différente, et est beaucoup plus confidentiel. Ils proposent bien sur une musique complexe et mettant en avant la virtuosité des 4 musiciens, et sans chant, ce sont les riffs tranchants et les solos virtuoses qui sont mis en avant. Les influences les plus évidentes sont celles de Fallujah et Beyond Creation, en particulier les solos atmosphériques des premiers, la touche death tech québécoise et la basse fretless des seconds. Vipassi propose une vision personnelle du tech death instrumental, que je qualifierais de mystique, en tout cas portée sur les ambiances. Les guitares et la basse fretless dialoguent sur un maelstrom de rythmiques, puis laissent places à des nappes éthérées et des touches de claviers aux sonorités presque « xylophone », créant des paysages sonores envoûtants, qui sieraient bien à un film de science fiction introspectif.
J’avais donc beaucoup apprécié leur premier opus Śūnyatā à sa sortie, et j’attendais ce deuxième album avec impatience, après huit ans d’attente et des messages annonçant un nouvel album depuis des années sur leur Facebook. Lightless ne décevra pas les fans de Śūnyatā tant il continue sur la lancée du premier, on retrouve cette touche particulière qui pour moi les faisait sortir du lot, les compositions sont seulement plus longues et plus ambitieuses que sur le premier album. C’est un reproche léger que je ferai à ce nouvel album, il ressemble en fait beaucoup au premier, en 8 ans la recette n’a pas du tout bougé.