Un trio belge, actif depuis dix ans, explore des sonorités sludge et éthérées, mêlant influences indiennes et ambiances tribales pour offrir un voyage sensoriel unique, oscillant entre méditation et intensité, tout en créant une atmosphère cosmique et mystérieuse qui captive l'auditeur.

Malgré ses dix ans d’activité, c’est la première fois que je croise Pothamus, groupe belge de son état aussi friand de pesanteur sludge et d’élévation de l’esprit. En effet, le trio de Mechelen nous immerge dans un univers personnel aux atmosphères fortement influencées par l’Inde (le batteur utilisant d’ailleurs un surpeti, instrument traditionnel indien a lamelles métalliques créant un effet drone), créant la une ambivalence unique de sensations entre pesanteur et phases éthérées aux envies ritualistes.

Abur propose en effet un voyage sensoriel centré autour de la méditation, contenant de nombreuses phases d’ambiances tribales où l’on s’imagine bien agenouillé dans un nuage d’encens (« Ykavus ») évoquant Wardruna. Mais si le yoga ou ces moments de repli sur soi ne sont pas votre truc, Pothamus sait aussi sortir de sa torpeur durant les phases sludge/post metal façon Amenra venant faire plus qu’un simple atterrissage mais un vrai écrasement vertébral comme pour vous enfoncer au plus profond de « Mother Earth » (notamment sur « Abur » après un bon quart d’heure à flotter).

Un album entre-deux plutôt atypique dans le genre, renforçant son atmosphère cosmique d’ondes transcendantales installant un climat étrange entre mystère et apaisement des sens avant de virer dans la noirceur la plus accablante. En dépit de quelques longueurs dans ses moments ambient, Abur tient ses promesses en matière d’immersion, votre âme va bourlinguer !