Wardruna – Kvitravn

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Style: Pagan Folk Viking Annee de sortie: 2021Label: Sony / Columbia

Initialement projet commun de deux Gorgoroth Einar Selvik (dit Kvitrafn qui tenait les baguettes du groupe de black norvégien) et Gaahl fondé en 2003, Wardruna est désormais la chose de Selvik, Gaahl ayant quitté l’aventure en 2015. Selvik, toujours accompagné de Lindy Fay Hella qui figure au line-up du projet depuis ses débuts et avec qui il partage les vocaux permettant un beau contraste féminin/masculin, une des forces du groupe et de ce nouvel album en particulier.

Initialement prévu pour 2020, Kvitravn vient rejoindre la liste d’albums retardés pour cause de crise sanitaire, et sort finalement en janvier de cette année. Alors que je n’étais pas jusqu’alors un grand adepte de Wardruna, trouvant parfois que le groupe perdait l’auditeur dans de trop longues plages atmosphériques, j’étais pour le coup assez impatient de poser mes oreilles sur ce nouvel album, très alléché par les quelques extraits diffusés en 2020. Et l’album va se révéler parfaitement à la hauteur de mes attentes.

Tous les « ingrédients » d’un disque de pagan viking sont au menu : percussions puissantes, instruments traditionnels (nyckelharpa, corne de chèvre, flutes par exemple), cuivres et chant en vieux norrois (avec traduction en anglais des paroles dans le livret, une très bonne idée), y compris avec les indispensables chœurs. Le dépaysement est garanti, le tout dans une ambiance très bien mise en musique et propice à la communion avec la nature : bruits de vent, corbeaux (comme sur le démarrage du morceau-titre), sons d’animaux (cf le démarrage de « Kvit Hjort »), cloches…

Là où le projet a parfois, on l’a évoqué, mis en scène de longues pièces d’ambient un peu rébarbatives, il y a sur Kvitravn un délicat équilibre entre profondeur et efficacité/accroche, grâce à des mélodies qui rentrent assez vite en tête et s’avèrent superbes, le tout grâce à une dynamique et une variété bien gérées qui permettent d’éviter les longueurs (un bon exemple sur « Skugge » qui commence doucement, avant d’adopter un rythme plus tribal/guerrier, pour finalement se terminer sur des murmures, ou un peu plus loin « Fylgjutal » et ses 7 minutes qui passent comme un charme). L’album est ainsi suffisamment prenant et varié pour nous accrocher et nous retenir 65 minutes durant même si l’on aurait pu de prime abord redouter un côté étouffe-chrétien (uhuh).

Malgré ses participations récentes à des « vikingueries » grand public (la série Vikings, cf ci-contre, mais aussi le jeu vidéo Assassin’s Creed Valhalla), ainsi qu’une signature chez le mastodonte Sony (qui montre que le folk viking est quelque part un peu « tendance ») on sent bien qu’Einar Selvik reste un puriste, fidèle à son art et préservant à tout crin, l’authenticité de son projet tout en s’ouvrant à un plus large auditoire, à l’évidence animé par un sincère désir de transmettre sa passion. Puisse-t-il continuer ainsi longtemps, en attendant Kvitravn est un très bel album et a tout ce qu’il faut pour satisfaire les amateurs de folk viking et plus largement les auditeurs en quête de dépaysement (un dépaysement particulièrement salutaire compte tenu de la morosité ambiante).

Montez sur le drakkar avec Einar, fermez les yeux et voyagez!

Tracklist :
1 – Synkverv (Turn-sight)
2 – Kvitravn (White Raven)
3 – Skugge (Shadow)
4 – Grá (Grey)
5 – Fylgjutal (Speech of the Fetch)
6 – Munin (Memory)
7 – Kvit hjort (White Stag)
8 – Viseveiding (Song-hunting)
9 – Ni (Nine)
10 – Vindavlarljod (Song of the wind-bred)
11 – Andvevarljod (Song of the Spirit-weavers)

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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