Devin :
Arrivés au Batofar un peu avant 20 heures,(salle souvent en retard me dit-on), on entre sous les coups de 20h30 pour assister à la prestation des suisses de Cortez tout d’abord. A trois sur scène avec une seule guitare et sans bassiste, ils jouent un hardcore chaotique parfois plus massif, aux mesures impaires et aux riffs assez peu accrocheurs avec un chanteur qui s’époumonne dans un style « à vif » propre au genre. L’accroche justement n’est pas évidente pour un néophyte mais le groupe, qui ne jouera qu’une demi-heure soit 5-6 morceaux, délivre une prestation très convaincante. Nul doute qu’une écoute approfondie d’Initial m’aurait permis d’apprécier pleinement leur set mais l’enthousiasme des musiciens et le choix judicieux de placer le morceau le plus facilement assimilable, plus massif/post-hardcore, en dernier, me laisseront une très bonne impression globale avec l’envie d’écouter leur album. J’appelle un fan du groupe à la rescousse..
20 minutes plus tard, la fumée se répand sur la petite scène du Batofar sur fond de grattes samplées qui jouent un riff pendant quelques minutes. Le noyau du collectif allemand, soit 2 guitaristes , un bassiste , un batteur , un percussioniste , un vocaliste , un autre vocaliste qui se charge de la voix hardcore et (surtout) de coordonner et de surperviser les samples, le light show, les effets des instruments sur son PC, se met en place. Ce n’est pas une surprise pour moi qui les avait déjà vus en Allemagne l’année passée mais quel bonheur tout de même, lorsque « The City In The Sea » déboule, titre relativement mid-tempo et à coup sûr un excellent opener, de retrouver ce son massif (qui s’améliorera cependant encore dès l’hymne « Queen of the Food Chain ») qui laisse cloué sur place. Le morceau se termine avec un passage à la double pédale et des spots clignotant dans tous les sens, première claque visuelle de la soirée. La tuerie est lancée et plus rien de pourra stopper le « monstre ». Chaque moment du set dévoile la capacité du collectif à imposer sa musique par le biais d’un light-show extrêmement travaillé (3 ans à le peaufiner dixit le groupe..) et d’un son d’une puissance extrême, carré et vivant, symbiotique, peaufiné dans les moindres détails grâce notamment aux pistes de guitares samplées superposées aux 2 guitares. De véritables professionnels quand on pense au peu de moyens dont ils disposent à la base. Sous des lumières changeantes et tirant profit de l’obscurité (la montée en puissance d’«Isla del Sol» sous des spots verts et la partie de congas de « The Human Stain » avec les 3 percussionnistes éclairés en rouge sont un régal!) les 7 musiciens piochent pour notre plus grand plaisir dans leurs deux derniers albums Fluxion et Aeolian à part quasi-égale (4 et 5 titres). Les titres d’Aeolian, outre l’hymne suscité passent l’épreuve de la scène sans problème : la claque express « One with the Ocean » et « Austerity » long morceau changeant avec sa partie arrache tête « All their minds are empty, all their minds are simple, all their songs and books are tribal, all their ears are empty » (à tomber par terre) et son final puissant « libérateur » rappelant les meilleurs moments de Fluxion. « Inertia » clôt le set, une opportunité de plus de souligner la reproduction des parties orchestrales à l’identique même sans les musiciens secondaires. Un rappel constitué de deux des meilleures compositions du groupe, « Nazca » et le colosse « The Greatest Bane », termine le travail. Ce fût très, peut-être même trop intense, je finis lessivé, péniblement en équilibre. Ceux qui oseraient encore les comparaisons avec quelque groupe de la scène post-hardcore sont visiblement à côté de la plaque.
90% de ceux qui connaissent The Ocean et qui étaient au concert ce soir diront qu’il s’agissait du show de l’année. Je ne leur donnerai pas tort. « Nothing Can Stop Us, Nothing Can Halt Us »… Monumental!!!
Krakoukass :
Je ne sais pas où vous étiez ce dimanche 9 avril au soir mais en tout cas je sais où vous auriez du être… Ce concert restera dans mes annales personnelles toutes années confondues… Et ça fait pourtant de nombreux mois que je ressors désespérément déçu de la plupart des concerts auxquels je me rends. C’est vous dire à quel point j’ai pris ma fessée hier soir…
Je passerai rapidement sur Cortez. La prestation des suisses quoique débordante d’énergie et d’une bonne volonté indéniable m’a paru un brin trop chaotique pour être vraiment appréciée. On finit par ne plus trop distinguer quoi que ce soit, et bien que j’apprécie l’album Initial, j’avoue avoir eu un peu de mal à me situer dans la prestation du groupe. Et puis j’étais probablement trop impatient de voir LE groupe de la soirée. Reste que Cortez, qui ne joue qu’à 3 (dont un vocaliste), sans basse, fait déjà un boucan pas croyable et sait tenir une scène…
Après un break finalement pas si long, c’est dans une pénombre envahie de fumée qu’entre en scène The Ocean (chiotte pour les photos et flash indispensable dès dissipation de la fumée). Le groupe, non content de pouvoir miser sur des compositions faramineuses, en rajoute une couche en créant une ambiance particulièrement sombre renforcée par un son d’une puissance proprement incroyable (et d’une propreté impeccable après un rapide réglage sur le premier morceau joué) et des lights inquiétants mettant de façon très habile les visages ou les instruments en valeur, sans trop en montrer. Pour ma part je trouve que le contexte du Batofar contribuait à poser et installer cette ambiance prenante, l’intérieur de la péniche nous donnant l’impression d’être à l’intérieur d’un sous-marin instoppable et guerrier.
Les hymnes s’enchaînent sans favoriser l’un ou l’autres des 2 albums jumeaux, mais j’avoue que je prends particulièrement mon pied sur « Austerity » et ses rythmiques syncopées et addictives (comprenne qui pourra).
Je n’en avais pas conscience jusque-là mais The Ocean est en réalité un groupe (ou plutôt un collectif) réellement taillé pour la scène. La parfaite alternance vocale entre les registres vocaux complémentaires et différents de Meta (-Voix caverneuse- Putain mais quelle puissance ! Ce type est un colosse…) et « toi qui a un look de coreux, qui fait les samples, les lights et dont j’ignore le nom » (-Voix criarde-) fait complètement oublier que Aeolian recèle d’invités vocaux plus prestigieux les uns que les autres.
Comme le souligne Devin, le set est particulièrement intense, d’une puissance incroyable, et malgré 1h20 de jeu (dont un rappel) j’avoue que j’en aurais bien pris facilement une demie-heure supplémentaire.
La barre est désormais très très haute pour supplanter ce concert dans la course au titre du meilleur concert de l’année (aussi peu entamée soit-elle)… ENORME.
Setlist :
The City in the Sea
Queen of the Food Chain
The Human Stain
One with The Ocean
Austerity
Isla Del Sol
InertiaNazca
The Greatest Bane
Rappel :
« The Susman Stain » huhu
Suman en plus..bref Human :)
Corrigé t’inquiètes… ;)
« She’s the Queen of the Food Chain
The last one to staaaarve! »
*headbangue*
je bave………… Pourquoi j’y suis pas allé bordel !!!
En tout cas merci pour les photos ;-)
ouahhhh, ça donne l’eau à la bouche !!! Fais chier d’avoir rater ce concert !!!
clair!! fait chier!
Bon faut que j’écoute ce groupe !
Mais pourquoi a t-il fallu que je rentre à Bordeaux ce WE !!!
un gros concert aussi en Belgique, qu’est ce que j’aime ce groupe ! par contre niveau public, c’était pas top, pas de rappel T___T