Dans la série post-machin, un genre qui me laisse plutôt froid d’habitude (et plutôt de plus en plus froid à mesure que le temps passe et que les clones me saoulent), j’ai pourtant eu 2 coups de cœur en 2011. Selenites en est le premier responsable même si c’est un autre groupe qui m’a franchement mis une sacrée calotte (on y reviendra dans une prochaine chronique). Ce qui n’empêche pas Animaltar, l’album de Selenites donc, d’être vraiment un très bon album.
Apparemment ce groupe ne faisait pas partie jusque-là des poids lourds du genre, étant même plutôt pas ou au moins peu considéré. C’est désormais clairement du passé, et Animaltar devrait permettre aux toulousains de gagner une vraie reconnaissance et une légitimité qui devrait fort logiquement les aider à faire un peu plus parler d’eux.
Qu’est ce qui peut bien sortir ce groupe du lot et de la masse des groupes qui officient dans le genre depuis quelques années maintenant ? Difficile à dire tant rien ne semble les démarquer des autres dans le genre pratiqué, à l’exception peut-être de quelques incartades aventureuses comme ce banjo (ou serait-ce une simple guitare sèche au son presque country) et ces maracas sur « I Am the One », excellente ouverture d’album du haut de ses pourtant conséquentes 10 minutes, ce saxo apaisé sur « And Mirage » (faux morceau calme qui finit en explosion) qui peut rappeler ce qu’a fait sur Precambrian le groupe allemand The Ocean, ou encore cet interlude presque morriconien incarné par « Des pluies de griffes ».
L’autre truc qui botte bien chez Selenites c’est leur énergie, la voix bien puissante de leur chanteur au timbre particulier, ainsi que le fait que leurs morceaux aient le bon goût de ne pas se perdre dans des longueurs stériles et des répétitions de plans fatigantes. Ici l’écoute est toujours satisfaisante et intéressante, alors que l’album dure quand même 56 minutes. Enfin, on va pas se le cacher, ce qui fait d’un album un bon album, c’est évidemment d’abord des bonnes compos. Et on est servi sur Animaltar, avec des titres tantôt en anglais, tantôt en français (titres aux noms assez évocateurs comme « Tuée par la dernière » ou « Des pluies de griffes »). L’ambiance est lourde, bien plombée, mais pas trop sinistre pour autant, le groupe partant parfois dans des développements aériens à la limite du post-rock comme sur « Du Lebst » et son final assez grandiose, sur « Des pluies de griffes » ou encore sur le final « Who Can Live Forever ».
Sans détailler chaque titre de façon fastidieuse, on peut clairement dire que non décidément il n’y a pas grand-chose à reprocher à un album aussi appliqué et bien réalisé !
Ah si quand même un petit truc : Messieurs, permettez-moi de vous dire que vous faites chier avec vos vinyles. Ça devient franchement lourd cette mode de ne sortir des albums qu’en vinyle. Il faut que les groupes sachent qu’il reste des irréductibles qui ne souhaitent pas passer aux sillons et seraient heureux d’investir dans leurs disques quand même. Vu le coût de pressage d’un cd, j’ai tendance à penser que ça doit quand même rester jouable…
Tracklist :
1) I Am the One
2) Tuée par la dernière
3) Du Lebst
4) A landscape called hope
5) And mirage
6) Ich hasse
7) Des pluies de griffes
8) Who can live forever
Sacré album oui,la scène toulousaine est sacrément fertile en groupes qui butent. J’ai bien hate de les faire jouer par chez moi.
Pour correction, les sélénites sont Toulousains et non Parisiens. Voilou. Sinon toujours pas écouté celui-ci mais le précédent m’avait bien plu
Merci de ta vigilance, j’ai corrigé, je devais être fatigué au moment de la rédaction… En tout cas, super album.
Belle article, juste le « étant même plutôt pas ou au moins peu considéré » qui pour moi n’est pas forcément vrai, tout dépend de la géolocalisation j’ai envie de dire !
Vous pouvez aussi découvrir leur ancienne perle « Jeder für sich und Gott gegen alle » ( ainsi que d’autre artiste que Selenites ) en téléchargement gratuit sur le bandcamp d’antiherøes-collective =)
http://antiheroescollective.bandcamp.com/
Comme dit plus haut sinon, superbe album !
« Ah si quand même un petit truc : Messieurs, permettez-moi de vous dire que vous faites chier avec vos vinyles. Ça devient franchement lourd cette mode de ne sortir des albums qu’en vinyle. Il faut que les groupes sachent qu’il reste des irréductibles qui ne souhaitent pas passer aux sillons et seraient heureux d’investir dans leurs disques quand même. »
+1000000