The Ocean – Phanerozoic II : Mesozoic | Cenozoic

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Style: Post Metal Annee de sortie: 2020Label: Metal Blade Records

Deuxième volet de la période phanérozoïque après le premier album sorti en 2018, ce Phanerozoic II : Mesozoic | Cenozoic qui paraît aujourd’hui même sur Metal Blade, est déjà le 8ème album de The Ocean. Le groupe de Robin Staps est maintenant bien établi sur la scène metal mondiale et ses albums ne manquent d’ailleurs jamais de figurer parmi les meilleurs albums de l’année dans beaucoup de tops annuels. Pour ma part j’avoue ne pas avoir été emporté par le premier volet de 2018, loin d’être mauvais, mais qui s’est rarement retrouvé dans mes playlists. Et bien autant le dire de suite, ce nouvel album m’a beaucoup plus emballé, tutoyant à mon sens les meilleures sorties du groupe, ce qui n’est pas peu dire…

Seulement 8 titres pour 51 minutes de musique, on est d’abord sur le même format que le premier volet avec toujours des gros morceaux flirtant avec ou dépassant les 10 minutes, et non seulement l’assument-ils pleinement, mais poussent-ils l’audace à les envoyer au front dès le démarrage de l’album. Plus de 8 minutes pour l’excellent « Triassic » qui ouvre superbement l’album, faisant penser à l’époque Precambrian, avec ces cuivres magistraux qui viennent seconder les assauts de la guitare, et plus de 13 minutes sur le superbe « Jurassic Cretaceous », pièce maîtresse de l’album évidemment.

Comme souvent avec The Ocean, cet album est l’occasion de voir participer deux invités. Et quels invités!

Jonas Renkse d’abord, pour la deuxième fois consécutive (puisqu’il chantait sur Phanerozoic I: Palaeozoic) et dont la participation est à mon sens cette fois beaucoup mieux amenée sur « Jurassic | Cretaceous » qu’elle l’était sur « Devonian : Nascent », en ceci qu’ont sent bien cette fois qu’il s’agit de Renkse qui chante sur un morceau de The Ocean, là où l’on pouvait avoir la désagréable impression que The Ocean tentait de singer Katatonia sur le cru 2018. Et puis ce morceau est tellement bon qu’il n’avait pas besoin de Renkse qui vient finalement apporter le petit plus à une bien belle compo de plus de 13 minutes. On notera aussi que sa participation est aussi moins importante en durée sur « Jurassic | Cretaceous », peut-être que Robin a compris que la trop grande place laissée à Renkse en 2018 nuisait finalement à la cohérence et à la cohésion de l’album de son groupe.

Mais l’invité de choc de ce cru 2020 est sans nul doute Tomas Hallbom, chanteur de feu Breach (dont on sait bien qu’il s’agit d’un des groupes cultes de Robin). Même si sa participation n’est pas une grande surprise puisque c’est déjà le 4ème album de The Ocean auquel il participe, c’est toujours un petit événement en soi et on est vraiment content de le voir revenir sur… « Palaeocene », morceau qui ne viendra pas ternir sa « légende » tant ce morceau, pour le coup assez court (trop court du coup!), est un putain de coup de fusil qui permet une fois encore de mesurer à quel point The Ocean et Hallbom fonctionnent bien ensemble. On aimerait vraiment que cette collaboration devienne durable et définitive (on a le doit de rêver non ?) même si rien n’est d’actualité à ce sujet. Pour autant et en attendant que ce jour béni (n’)arrive (pas) il convient de saluer la performance très solide du chanteur attitré du groupe sur cet album. J’ai souvent indiqué à quel point j’avais du mal à me faire au timbre vocal de Loïc Rossetti, mais force est de constater qu’il a su prendre sa place et imposer son style. Il faut aussi remarquer que l’album est cette fois plus contrasté d’un titre à l’autre et moins à l’intérieur d’un même titre. Par conséquent les occasions pour Rossetti de proposer à la fois son chant hurlé et son chant clair dans le même morceau se présentent moins. C’est d’ailleurs un point important à aborder pour parler de ce cru 2020 : la bande à Robin a décidé semble-t-il d’accentuer les contrastes dans sa musique et l’on pourrait d’ailleurs diviser l’album en deux phases : sur les 3 premiers morceaux (pour pratiquement la moitié du temps que dure l’album) une phase plutôt violente malgré quelques contrastes, puis une phase plus légère et mélodique sur les 5 suivants. Cette séparation que je ressens à chaque écoute est néanmoins un peu caricaturale je le concède, car « Pleistocene » par exemple est davantage un savant mélange (il contient d’ailleurs un des passages les plus violents jamais entendus sur un album de The Ocean qui flirte avec le black metal) mais cela permet d’illustrer le fait que Rossetti va finalement davantage faire entendre son timbre agressif sur les 3 premiers morceaux pour laisser sa voix claire prendre le dessus sur le reste de l’album. Et c’est peut-être aussi ça qui fonctionne mieux allez savoir, mais la prestation du français ne m’a cette fois jamais importunée comme cela a pu être le cas par le passé et je l’ai finalement trouvé bien à sa place.

Dans cette phase calme, on notera la présence d’un très beau titre instrumental, « Oligocene », sur lequel le groupe a recours à l’électronique, comme il a pu déjà le faire par le passé (je pense à « The Grand Inquisitor III » sur Anthropocentric, même si ce dernier contenait aussi du chant féminin, ce qui n’est pas le cas sur « Oligocene »), et ça fonctionne superbement bien.

Globalement ce qui ne manque pas d’impressionner, c’est cette fluidité que dégage l’album qui, malgré les changements d’ambiance, reste homogène et consistant du début de « Triassic » à la fin d' »Holocene » sur lequel Rossetti reprend, sur un fond de violoncelle, les paroles du premier titre, bouclant ainsi la boucle et amenant l’auditeur à la fin du voyage. The Ocean a toujours été très fort pour gérer avec maestria ces contrastes, et ce nouvel album ne déroge pas à cette habitude, et le voyage est particulièrement beau cette fois, et l’on n’a qu’une hâte une fois l’album terminé : rappuyer sur la touche « play ».

Meilleur album du combo allemand sans problème depuis Pelagial et peut-être même finalement depuis Precambrian, ce Phanerozoic II : Mesozoic | Cenozoic est aussi nettement supérieur au premier volet sorti il y a 2 ans, gommant les petits défauts vocaux et autres longueurs qui venaient desservir son grand frère.

Tracklist:
01 – Triassic
02 – Jurassic Cretaceous
03 – Palaeocene
04 – Eocene
05 – Oligocenee
06 – Miocene Pliocene
07 – Pleistocene
08 – Holocene

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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