Ca n’aura en rien été l’année zero pour eux. Un premier EP Go stereo paru au printemps, cet album à suivre à l’automne, sans compter la scène et une tournée française conséquente, Zëro est enfin sorti du bois et nous donne à écouter le nouveau visage de vétérans de la scène noise française des 90’s. Ces ex-Bästard reprennent le travail là où ils l’avaient stoppé après Radiant, Discharged, Crossed-Off tout en libérant un peu plus encore leur créativité et en emmenant leur rock loin du carcan noise, entre folk urbain et post-rock. Tour à tour on y croise des influences connues, revendiquées comme le sel de leur vie, comme celle du Jon Spencer Blues Explosion sur Drag Queen Blues, de Sonic Youth avec Pride of the Kids, de Devo et la reprise de son Automodown/spacegirls blues, de Captain Beefheart pour ces morceaux insaisissables, de Tortoise pour ces accalmies cinématographiques, etc… Mais Zëro c’est avant tout une musique intemporelle, un rock mature et humble qui s’il ne fait pas mouche à tous les coups, vous transporte durant plus d’une demi-heure dans un univers d’une classe folle où l’on aura plaisir à venir et revenir, ce quatuor semblant à même de se bonifier avec le temps. On écoute donc Joke Box avec plaisir certain que demain sera délectation.