Hadoken – The Ancient Machine

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Style: post rockAnnee de sortie: 2008Label: Arghh! Records

Certains groupes n’ont pas vocation à nourrir l’évolution des styles mais cela n’est pas très grave car la musique est faite de mamelles inépuisables qui se laissent docilement têter. Hadoken, Massachussets, sont de ces suceurs impénitents, dont la jeunesse explique/excuse largement une originalité absente. Inutile de s’alanguir sur les références, les usual suspects sont tous dans le placard. Regardons plutôt en quoi ce premier jet appelle quelque profondeur pour l’avenir. Jaugé en termes de promesses, The Ancient Machine est un tissu remarquablement irrigué (au moins aussi bien que les cinq cerveaux de Nicolas) mais encore un peu pauvre en globules. En clair les outils sont en place et n’attendent que le caractère pour donner leur pleine mesure. Et surtout, surtout, la prise de risque.

Car en dehors de ça, la maîtrise technique et stylistique des Américains a de quoi faire dresser l’oreille. Tout est impeccablement dosé, les guitares sont tantôt douces et lustrées lorsqu’elles répondent à une rythmique roucoulante façon casual jazz bar, tantôt parfaitement écaillées pour habiter les densités périodiques, plus étendues sur “Vesuvius” et “Pulsa diNura”. Les raccords entre ces deux visages symptomatiques du genre paraissent tout droit sortis d’une copie de premier de la classe, avec l’absence de surprise (bonne ou mauvaise) que cela implique. Au milieu se baladent librement des contrepoints orchestraux sans histoire ni fausse note, avec en vedette un violon d’une aisance déconcertante dont les interventions pleines de naturel aiguillent sobrement le niveau de “fougue” de la partition, en même temps qu’elles sont à l’origine des quelques mélodies et amorces accrocheuses qui parsèment le disque.

Cet “absolu” académique n’en est que plus frustrant lorsqu’on en arrive au constat qu’il n’est à la base d’aucune émotion partiale. Pas d’envie de révolte, pas d’angoisse, pas d’euphorie, pas de compassion. Pas d’empathie en fait. Même pas un petit défaut pour fusiller cette cordiale neutralité. Maintenant tout de suite, Hadoken a tout du groupe canapés cocktail, le mets consommable à la bouchée, un peu snob mais foncièrement amical et guère bourratif, qu’on balance en début de soirée pour mettre à l’aise les premiers invités. On leur laissera le temps qu’il faut pour se trouver des muses ou des combats, et là ça pourra faire mal, peut-être autant que le mémorable Golevka de The Evpatoria Report, pour plaquer le parallèle le plus évident. Mais pour l’heure, au risque d’une répétition désagréable, tout cela est encore bien imberbe.

  1. pulsa dinura
  2. vesuvius
  3. the death stone
  4. vagues scélérates (rising from the sea)
  5. aerial
  6. a clock tower sleeps
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Commentaire

  1. Hallu says:

    On a pas idée de s’appeler Hadoken comme groupe franchement…

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