Formé en 2015 à Lille, Left To Wither débarque trois ans plus tard avec un premier album éponyme autoproduit à la croisée du postcore, du sludge et du screamo. Une mixture qui marchait à fond il y a quelques années et désormais beaucoup moins représenté, l’occasion pour les nordistes de reprendre le flambeau ?
Ma foi oui ! Ce premier album sonne plutôt familier pour qui apprécie des groupes comme Isis ou Cult Of Luna. On en a d’emblée la confirmation sur « A Narrow Melancholy » qui installe une atmosphère torturée mais toutefois envoûtante. Les vocaux arrachés font leur effet tandis que les différentes phases (d’accalmies en nerfs à vif) se suivent avec plaisir le long de ces dix premières minutes.
La suite distille le même type d’ambiances, bâties autour de riffs froids et d’une basse apportant un grain métallique à l’ensemble. Sans aller dans les lieux communs de la lourdeur sludge faite de grésillements et de malaise, Left To Wither leur préfère le dénuement du post-rock dans certaines phases de transition (« For What It’s Worth » qui redémarre ensuite dans ses contrées écorchées) voire en ouvertures empreintes de fragilité (« When I’ll Be Sent Into Space »).
A la manière d’un album sorti au début des années 2000, ce premier album de Left To Wither réussit le tour de force d’allier des émotions contradictoires, du chant rageur à la (relative) sérénité des instrumentaux, de l’introspection aux explosions (le superbe final de « Childhood »), tout cela marqué d’un bel équilibre et d’aucun moment de lassitude. Un solide et prenant premier album qui saura séduire les nostalgiques d’une certaine époque pas si lointaine où le postcore était tendance. Le Cult Of NeurIsis n’est pas mort !
- Wooden Mice
- A Narrow Melancholy
- Your Mistrust
- For What It’s Worth
- When I’ll Be Sent Into Space
- An Endless Book
- Childhood