Jamais entendu parler de The Funeral Pyre. Et je dois bien avouer que si j’avais croisé le regard de cette pochette dans un bac, je n’aurais sans doute pas pris le risque de dépenser mon argent histoire de voir ce qui pouvait bien se cacher derrière un artwork aussi particulier. Quelques renseignements pris, l’album semble avoir des échos fort positifs sur la toile. Voilà qui titille la curiosité, vous en conviendrez. En revanche, ce qui m’inquiète le plus c’est qu’il s’agit du 3ème album et je pars minablement du principe que si au bout de 2 albums ça n’est pas parvenu jusqu’à mes oreilles c’est qu’il y a un souci. Je me suis déjà trompé bien sûr mais ça ne m’empêche pas de continuer de penser de la même manière. Après tout, je suis comme vous, hein.
Musicalement ça n’est pas très difficile à décrire : le groupe pratique un black/death mélodique, de ceux qu’affectionnaient en leur temps des groupes comme The Everdawn ou Naglfar. Une voix criarde, un riffing endiablé non dénué de lien avec le heavy. Du Cradle, quoi ? Vous ne croyez pas di bien dire ; mais le Cradle post Cruelty and the beast. D’ailleurs, je n’avais pas entendu un son de batterie aussi… original (?) depuis le 3ème album de la bande à Dani Filth. Sauf que chez The Funeral Pyre ça passe mieux dans la mesure où le son de guitare est bien gras, incisif et non pas clair et léché comme sur Cruelty. Et puis là on n’a pas du tout droit aux claviers ou aux passages « romantico-gothiques » même si une certaine mélancolie a parfois droit de cité.
Qualitativement est-ce aussi aisé à appréhender ? Eh bien disons que mes sentiments sont partagés. Il y a pas mal de bonnes idées, de passages remarquables et le tout est bien exécuté ; cependant quelque chose me gêne : j’ai l’impression d’être en présence d’un premier album. C’est con à dire mais ce troisième album sonne premier album, un peu comme si le groupe s’était dit « on va frapper un grand coup, on va mettre un max de trucs dans notre musique histoire de mettre une claque à l’auditeur ». Et ce côté ressort trop à mon goût ; d’autant qu’il n’évite pas certaines maladresses. Et puis j’ai le sentiment que ce groupe doit plus attirer les jeunes rebelles à mèches que les metalleux purs et durs qui égorgent des vieilles les soirs de pleines lunes. C’est complètement subjectif, je sais, mais c’est Ma chronique que c’est Moi que je l’écris, non mais oh !
La 2ème partie de mes sentiments (je vous rappelle qu’ils étaient partagés) est tout à fait prête, quant à elle, à reconnaître que les passages intéressants traduisant un certain talent de composition sont tout de même présents lorsqu’on fait l’appel. La plupart des titres (« Wounds » et « These ties that bind » en tête) sont en effet assez riches et denses pour ne pas lasser l’auditeur au bout de 4 écoutes. Il vaut mieux d’ailleurs leur accorder un peu plus qu’une attention moyenne car la potentialité ne saute pas forcément aux oreilles, une légère impression de mélasse brouillonne mettant quelques temps à se dissiper.
Je ne saurais au final pas trop dire si on a affaire à un futur grand, à un groupe qui ne peut faire mieux qu’un mixte de plusieurs sous-genres déjà bien balisés et « remis au goût du jour » ou à un album anecdotique qui feint de renfermer des joyaux. Chuis tout désemparé quoi. Démerdez-vous et écoutez vous-même !
- thieves
- black earth
- the gathering bones
- wounds
- these ties that bind
- arches of existence
- when the light ends
- devourer
- ghost walker
Et ba, nous voilà bien avancé. ça blaste ou pas ?