Stille Opprør revient sans faire de bruit avec un album au nom ouvert à toutes les spéculations. Stille Opprør c’est Christer André Cederberg, caresseur de six-cordes sur le tard dans In The Woods… et surtout tête et âme de Drawn, émule scandaleusement ignoré de la jadis effervescente et très incestueuse scène de Kristiansand – même si lui habite à Oslo.
Bref, après un premier album aux escapades acoustiques séduisantes mais au tirage bien confidentiel, Stille Opprør revient – on l’a dit – avec un contrat sous le bras, chez Karmakosmetix, le label de Jan Transeth (ex-In The Woods…). Tout de suite les oreilles se dressent. A raison. Même s’il est dangereux de vouloir saisir un parallèle entre le légendaire collectif sylvestre et le groupe qui nous intéresse, les deux ont au moins une chose en commun : les conventions et les frontières de styles ne les effleurent pas une seule seconde. Sur ce second album, Cederberg travaille autour d’influences issues d’horizons aussi divers que le rock progressif, la pop, le jazz ou les musiques atmosphériques au sens large. Pour donner quelques pistes, qui doivent rester abstraites, on peut citer l’empreinte culturelle d’un Bob Dylan dans la façon de faire de dix doigts sur des cordes une usine à contes, la classe mélodique d’un Anathema, ou encore le proto-post-rock ouaté d’un Bark Psychosis, voire pourquoi pas les solitudes incandescentes d’un Ulver dernier époque.
Ne vous attendez pas pour autant à ce qu’une ballade lénifiante chasse l’autre. Tout au long des 42 minutes que dure le disque, Cederberg développe des compositions matures et dépourvues de toute tentation d’accroche facile – ce que le style permettrait pourtant. Il installe l’auditeur sous une cloche de mélancolie douce mais studieuse, particulièrement perceptible sur ”Meanwhile” et ”Reconnect”, deux titres d’une grande intensité mélodique. Chaque morceau touche à sa façon de nouvelles provinces artistiques, chaque instrument s’appliquant à en brosser le relief avec parcimonie. Ainsi des éléments électroniques, discrets mais précieux. Ainsi du saxophone, dont le timbre soyeux vient à point nommé offrir un contraste céleste à la trame soucieuse de “Disquietude.” S’ensuit le titre éponyme que l’on peut qualifier de plat de résistance de part sa longueur, sa structure très affinée et sa force hypnotique héritée pour le coup des travaux de fin de vie d’In The Woods… Jan Transeth y pousse d’ailleurs la chansonnette, les fans apprécieront. Un mot sur les autres vocalistes de l’album : Cederberg lui-même, que l’on savait prompt à dévier de son couloir avec Drawn, assure ici ses parties avec sobriété et, disons le, une belle prédisposition. Quant à Cathrine Bø, qui apparaît somme toute assez peu, elle apporte cette paix glacée, typiquement norvégienne et limite thérapeutique.
Le rock progressif a souvent tendance à privilégier l’aptitude instrumentale aux chansons, et ne donne pas assez à l’auditeur en regard de ce qu’il lui demande de science préalable et d’effort d’écoute. Stille Opprør, pour sa part, atteint un juste équilibre entre qualité d’écriture et escorte de choix pour escapade de l’esprit.
- l tune
- meanwhile
- reconnect
- reconnect outro
- disquietude
- s.02
- instrumental
Album sublime.Voyage dans le spleen.Un talent fou.Une voix qui file des frissons.Album de l’année.
une voix qui fait vachement penser à Aneke…
Ca m’a l’air bien bon tout ça! Merci pour la decouverte ;)
Pour ceux que ça interesse Jan Transeth a sorti un album aussi (enfin ça s’appel TransiT)…
Je cherche des tuyaux pour me procurer cet album… si quelqu’un peut m’aider ! Chroniqueur chez Obskure, je ne pense pas qu’on ai reçu ce disque… d’avance, merci.
Beau mélange entre du Pink Floyd, Anekdoten, Antimatter, Grenn carnation, ou enore parfois à du Opeth, mais le tout avec une touche bien personnel, bref c’est du bon ! Merci Matt Moussiloose pour cette découverte.
album qui, par fainéantise, n’a pas trouvé assez souvent le chemin de la platine ; dommage il aurait mérité de figurer dans le peloton de tête. En plus des groupes déjà cités, je pense également à Wolverine (notamment pour la voix)
@Yann : c’est un calvaire de se le procurer en France car Karmakosmetix n’y a pas de distributeur sauf erreur de ma part. Voir sur des distro allemandes, y en a quelques unes qui sont pas trop sèches sur les fais de port… Ou alors amazon.
Merci à toi mec… si quelqu’un à d’autres infos, n’hesitez surtout pas ! Musicalement, Yann.
Pour info j’ai choppé le disque chez Omnio une distro Polonaise fiable.Il y a d’autres exemplaires encore.
http://www.omnio.pl/advanced_search_result.php?keywords=stille+oppror
De tout coeur… merci ! Fan d’In The Woods depuis leur début, je pense que je vais me délecter de ce disque !
Album ressortit ces jours-ci après une petite période d’oubli. Un disque tout de même vachement classe, il correspondrait presque à ce que j’aurais voulu entendre à la place de « A fine day to exit » d’Anathema.