Night Verses – From the Gallery of Sleep

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Style: Metal instrumentalAnnee de sortie: 2018Label: Equal Vision Records

Après avoir chroniqué un album de sludge alors que je n’aime pas le sludge, me voici à chroniquer un album instrumental alors que je n’ai que très peu de sympathie pour ce type d’albums en général. Une fois de plus Night Verses va se révéler l’exception qui va confirmer la règle, et ce avec une classe incroyable.

From the Gallery of Sleep est donc un album instrumental, et pourtant Into the Vanishing Light, le précédent opus de Night Verses qui date de 2016 n’était pas instrumental, le groupe ayant même évolué d’une base post-hardcore de départ (sur Lift Your Existence, paru en 2013) pour arriver en 2018 à proposer un album bien différent. Ce changement de ton et ce virage vers l’instrumental, ont été décidés par le trio restant, suite au départ (en bons termes semble-t-il) du chanteur Douglas Robinson en 2017. L’impact de ce changement est majeur car Robinson occupait jusque-là une place importante dans la musique du groupe, avec un chant encore très présent sur Into the Vainshing Light même si l’on pouvait déjà sentir que le groupe misait principalement sur les atmosphères et la musique, reléguant parfois le chant en arrière-plan. Le chant de Robinson donnait aussi parfois une teinte un peu gothique (évoquant un peu the Cure) qui a du coup complètement disparu de la musique de Night Verses en 2018.

Virage important donc, qui aurait pu signer la mort du groupe, mais cette décision aboutit au final à la réalisation d’un album assez passionnant qui va habilement alterner une heure durant, les passages posés (un peu façon post rock forcément) et les agressions rythmiques bien burnées (« Trading Shadows » au hasard, la bonne grosse fessée en 6min31).

Cette habileté et capacité à varier les ambiances est clairement ce qui a entraîné mon adhésion : j’ai tellement détesté quantité de groupes versant dans le post rock instrumental chiantissime (avec morceaux de 10 minutes et tuti quanti) que j’ai toujours une peur viscérale de me retrouver face à ce genre de trucs lorsque j’aborde (rarement vous l’aurez compris) un album instrumental (le premier album de The Evptoria Report majoritairement instrumental restera certainement la plus notable exception à ce rejet global). Night Verses varient les tempos, mais réussissent surtout à garder une dynamique et une énergie constantes, qui garantit leur affiliation au metal. En témoigne ce « Vice Wave » qui galope pendant plusieurs minutes avant d’exploser à partir de 3min37 en éjaculation massive jouissive.

Il y a beaucoup de grands moments sur cet album (la triplette « Trading Shadows »/ »Vice Wave »/ »Vantablonde », « No. 0 », « Phoenix IV : Levitation »), et peu (voire pas) de moments dispensables, tant les passages finalement purement post rock sont bien amenés sans traîner en longueur. Allez, mentionnons quand même que la deuxième moitié de l’album est peut-être un poil moins emballante que la première mais il faut reconnaître qu’il est difficile de captiver sur la totalité d’un album d’une heure.

Au final, on sort impressionné par la capacité du groupe à proposer un album aussi intéressant une heure durant sans la moindre note de chant. De quoi réviser (ou pas) son opinion sur les albums instrumentaux…

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Tracklist :
1. Cooper Wasp
2. Trading Shadows
3. Vice Wave
4. Vantablonde
5. Lira
6. No Moon
7. Glitch in You I Thought I Knew
8. No. 0
9. Balboa
10. Earthless
11. Harmonic Sleep Engine
12. Phoenix IV : Levitation
13. Infinity Beach

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1188 articles sur Eklektik.

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