Avant de voir son nom figurer dans les listes des incontournables de la « scène » « breakcore » (très gros les guillemets, s’il vous plait), Bong-Ra, de son vrai nom Jason Köhnen, était un métalleux. Il l’est toujours, d’une certaine manière, puisqu’il collabore à un projet electro grind, Deathstorm, avec un japonais nommé Marusoa et à un groupe de funeral doom étrange appelé White darkness, entre autre (l’homme compte six side projects à son actif) mais mixe surtout maintenant derrière une nuée de dreadlocks.
De ce passé glorieux il retient surtout, dans le livret du disque chroniqué ici présent, Bluuuurgh, le premier groupe de grind hollandais en 1988 et son groupe de doom, Celestial Season. Full metal racket est le bienheureux produit de deux 12 », Sick sick sick et Grindkrusher (sans doute intitulé ainsi en hommage aux vielles compilations produites par le label anglais Earache aux débuts du metal extrême) réédité pour la postérité ce qui fait de celui-ci le cinquième LP qu’il a produit sous le nom de Bong-Ra. L’exercice consiste ici à remixer des riffs classiques de Slayer et de Bolt Thrower sur un barrage de rythmiques drum and bass explosées et désarticulées.
Bong-Ra prie au temple du amen break et ne s’en cache pas. Ces riffs tout droit issus de deux grands groupes classiques du thrash et du death metal n’en sont pas pour autant adoucis. Plus incisifs et encore plus dévastateur, « Slaytronic » est le résultat d’une immersion des titans du thrash dans le 21ème siècle, bien loin des préoccupations de ceux-ci de reproduire un nouveau Reign in blood. Je ne cracherai par-contre pas sur Bolt Thrower. Nous avons tous nos vaches sacrés et les anglais en sont un troupeau à mes yeux. Je vous attends donc dans les commentaires de cette chronique pour pouvoir lire toute la désapprobation que vous aurez vis-à-vis de mon amour pour Bolt Thrower et de mon rejet du Slayer d’aujourd’hui.
Il n’empêche que l’approche de Bong-Ra sur ces deux géants du metal est tout simplement génial et a le potentiel pour plaire aux mélomanes autant electro que metal. Le groove des riffs n’est pas dénaturé mais le dynamisme de ceux-ci est décuplé. Autant je ne passerais pas devant une occasion de lever mes petits doigts vers le ciel quand un riff lent et énorme de Bolt Thrower retentit, autant je ne peux pas m’empêcher de devenir fou quand Bong-Ra y va de ses breaks et rend le riff principal de la chanson « Mercenary » apte a être jouée sur un dance floor.
Hérésie ? Honte ?! Véritable hommage vous voulez dire ! Le passé metallique de Bong-Ra rejaillit ici avec toute l’expérience du musicien qui a passé une partie de sa vie derrière une guitare et l’autre derrière des tables de mixage. Ce disque devrait servir d’introduction à tous les métalleux en manque d’intensité pour virer leur cuti et découvrir tout ce que l’electro peut offrir d’extrême et de vital aujourd’hui.
- terrorizah
- slaytronic
- necrogoat
- earache
- bloody cenotaph
- jo bench
- ram waster
- dstrctv
- grindkruh (doormouse remix)
- painkiller (sickboy remix)
CE que j’avais écouté m’avait plutot plu, par contre en live, ca m’a endormi…
Je retenterai à l’okkaz!