Après Idolize et son rocambolesque enregistrement à New York (détails dans ma chronique écrite à l’époque), Sofy Major a préféré cette fois faire venir à lui un producteur U.S. et pas des moindres puisqu’il s’agit de Dave Curran (Unsane, Pigs) qui est venu gérer tout ça au Black Box Studio tandis que le son a fait le chemin inverse pour le mix et le mastering, dont se sont occupés les pointures Andrew Schneider (Pigs etc.) et Carl Saff (qui s’est occupé d’Unsane et Grails entre autres). Un mode d’enregistrement différent pour un grain sonore correspondant pas mal à ce qu’on connaissait auparavant des clermontois, mais c’est musicalement parlant que le groupe connait une certaine évolution.
Au niveau des mélodies principalement, Sofy Major a en effet de nouveau franchi un cap à ce niveau. Les huit nouvelles compos possèdent une saisissante capacité d’accroche, à l’image d’un chanteur, Mathieu Moulin, au panel vocal plus varié qu’à l’accoutumée. On peut notamment s’en convaincre lors de l’excellente reprise de As Happy As des Thugs, conclusion durant laquelle le frontman (également boss de Solar Flare records) nous fait apprécier son très bon chant clair (ouvrant d’ailleurs de bien chouettes perspectives pour l’avenir du groupe).
Avant cela, le trio fait ce qu’il sait faire de mieux, un noise hardcore à la basse bien grasse passant de morceaux au groove lancinant (mention au bien nommé Slow Everywhere au refrain planant particulièrement marquant ou encore à Black And Table) à d’autres plus tendus sur des rythmiques explosives sur lesquelles le batteur tire son épingle du jeu (l’ultra efficace Turning Point).
Pour en revenir à la voix, on avait perçu sur Idolize cette volonté d’utiliser un chant moins monocorde et plus ouvert, Waste nous confirme donc que ce choix était définitivement le bon ! En effet, sa puissance et sa maitrise font en sorte que chaque morceau gagne en accessibilité et en impact (Devotion Man, simplement tubesque). Alors certes, Sofy Major conserve bien des accointances sonores avec Pigs (groupe signé sur le même label) et Unsane (preuve que l’amitié avec Dave Curran doit être au beau fixe depuis l’enregistrement d’Idolize) mais y ajoute une bonne dose d’énergie quasi punk dans l’esprit d’un Coliseum. Bref, un gros disque digne d’une bonne canette dans la gueule.
- Waste
- We See Fire
- Turning Point
- Slow Everywhere
- Infinite Pill Case
- Black And Table
- Iron Butt
- Devotion Man
- As Happy As (Les Thugs cover)