Le premier album du groupe a été une véritable claque pour moi. Composé de musiciens experimentés dont le talent n’est plus à démontrer (ex-Botch), Oxeneers or the lion… montrait un groupe original faisant preuve de beaucoup de savoir-faire pour composer une musique puissante, alambiquée et aux tonalités noisy qui, dans une débauche d’énergie pure, alliait à la fois fraîcheur et élégance.
De ce fait, dire que j’attendais leur deuxième album avec impatience est donc un doux euphémisme.
Il s’agissait de confirmer les espoirs placés par le premier jet du groupe. Si on peut se faire un constat de l’ensemble qui est qu’il n’y a pas eu de changement musical flagrant, on peut néanmoins se dire que ce Easter enfonce le clou.
Il y a néamoins quelques différences à noter, notamment une plus grande tendance à privilégier les atmopshères et donc nuancer davantage les titres, même si peut-être un peu au dépend de l’énergie, moins exacerbée qu’auparavant. Ce n’est pas pour cela une tare, simplement le plaisir se trouvera ailleurs. Cela dit si la tension semble dans l’ensemble plus « canalisée », il reste des titres des titres abrasifs, loin sans faut. Chanmés comme disent les djeuns. Ainsi les « mescaline eyes », « horse girl » d’ouverture sont 2 titres furieux qui précèdent le plus ambiancé et excellent « subtle body », titre combinant fureur et douceur atmosphérique.
La basse très présente de Brian Cook donne du relief aux compositions là où la guitare se charge d’asséner des riffs incisifs, aérés quand il le faut par des mélodies aériennes fort bien senties.
Si le timbre nasillard du chanteur n’en fait pas le plus grand crooner qui soit, la conviction et l’énergie qu’il déploie force le respect et colle on ne peut mieux à la musique du groupe. et L’album reserve son lot de surprises et est construit sur le même schéma, à savoir des titres courts furieux mélangés à d’autres plus longs et nuancés entrecoupés de petites interludes qui donne l’impression d’un tout lié. Et en effet, on sent que le groupe a voulu créer un édifice où les titres se succèderaient de la façon la plus « logique » et naturelle possible. D’homogéneité il est donc question ici. Un exemple de cet cet état de fait est l’enchaînement de l’interlude « perpetual bris », qui pour le coup fait plus office d’intro, et de « coporeal » pour 9 minutes grandioses où résonne cet aspect délicieux du blues par la mélodie enivrante qui le compose. Tout cela juste avant que l’excellent « crazy woman dirty strain » ne donne le dernier coup de boutoir à cet album qui prouve définitivement que These Arms Are Snakes est groupe imprévisible et intéressants à plus d’un titre.
Sans chambouler ses bases, le groupe de Seattle impose son propre son avec un album de première qualité, d’une grande cohérence et à la durée adéquate pour faire tourner ce disque encore et encore dans le mange-disque qui a bien besoin d’albums comme celui-là. Bah oui, ce serait vraiment très dommage de s’en passer… Rock’n’roll !
- mescaline eyes
- horse girl
- subtle body
- desert ghost
- child chicken play
- hells bank notes
- abracadabraca
- deer lodge
- lady north
- perpetual bris
- coporeal
- crazy woman dirty train
me rejouis d’ecouter ca… :-)
tout bon. dans mon top five :)
Pas de déception, dans la veine du premier en plus maîtrisé, manque juste un morceau du style ‘Your Pearly Whites’ ou l’énorme ‘Drinking from the neck of your loved ones’ sur l’EP ‘This is meant to hurt you’.