Pour avoir vu le concert de Trash Talk à la Boule Noire (avec les excellents Throats et les affligeants Rolo Tomassi), je pense que l’on peut s’interroger sur la capacité du chanteur à se remettre de ses blessures. Deux fois le dos explosé contre la barrière de sécurité, frappé au front par le pied de micro, en moins de vingt minutes, alors que c’était la première date de leur tournée européenne. Sur une autre vidéo, j’ai pu le voir partir d’un côté de la scène, puis courir jusqu’à l’autre avant de sauter sur un membre du public. Pourquoi? Surement parce que c’était Trash Talk et que tout peu arriver. Ou plutôt, tout peut arriver au chanteur de Trash Talk. Le public ne semble pas s’en plaindre et sort toujours sur ses deux pieds avec les yeux grands ouvert, le sourire large et l’envie de scander le nom du groupe à toutes les oreilles alentours.
La popularité grandissante de ces quatre de Sacramento ne se dément pas. Produit par Steve Albini, acclamé par des milliers de gamins transis à travers le monde. Il suffit maintenant d’une corde pour que le public parte en vrille, si j’en crois les dires de certains au sujet de leur récent concert au Ieper Fest. Les explosions sont courtes et tout le monde en profite alors pour se lâcher… totalement. Pas de demi-mesure, tout comme dans la musique.
Cette réédition de la majeur partie de leur discographie, Walking disease, Plagues, l’eponyme et l’EP East of Eden, permet de passer en revue le phénomène sur un seul morceau de plastique (ou de vinyle, si il est encore disponible) de trente minute pour trente et un morceaux.
A part ça, qu’elle genre de musique fait Trash Talk? Et bien, pour éviter le risque de fâcher les puristes, je dirais juste que ça peut aller très vite et aller plus lentement. Autant d’occasions de sentir l’adrénaline partir au quart de tour, s’arrêter quelques instants pour reprendre son souffle, puis sauter sur le micro pour attraper la chance de gueuler quelques mots avec un débit du hurleur aussi véloce que le tempo de la batterie.
« I live in apathy. The sun? It never shines on me. I am everything you hate. I am everything you could never be. »
– Sacramento is dead
Cela parait simple mais ça ne l’est pas. La furie de Trash Talk réunit autant de suffrages car elle est essentielle, sincère, étrangère à tout obstacle et ne supporte pas le silence un seul instant. Leur réputation s’est gagnée à la sueur de leur front et au sang qu’ils ont dispersé, surtout le chanteur, sur les scènes de tous les clubs et de tous les festivals dans lesquels ils ont joués. Miraculeusement, l’incroyable énergie des concerts se retrouve assez bien retranscrite sur ces disque, sauf que la durée du disque dépasse celle des dits événements. Un nouveau EP vient de sortir, avec des morceaux un peu plus long, mais toujours la marque d’un groupe pour qui l’honnêteté est la seule loi à laquelle obéir. Ca fera peut être jaser mais ce groupe doit être énorme, et sera énorme.
[vimeo]http://www.vimeo.com/6019987[/vimeo]
- F.Y.R.A.
- Worthless nights
- Walking disease (mp3)
- Pushed aside
- Luck
- Destroy
- Run don’t walk
- Dead end road
- Sacramento is dead
- Just die
- Pain in vain
- Scatter
- Babylon, CA
- Flood
- Manifest destination
- Lepers to feed the lepers (mp3)
- Kill the snakes
- The hand that feeds
- Well of souls
- Birth plague die
- Incarnate
- I block
- Dig (mp3)
- Onward and upward
- Immaculate infection
- Shame
- All the king’s men
- The mistake
- Revelation
- East of Eden
- Son of a bitch