Ces saligots de Dirty Sweet ayant décidé d’offrir à leur superbe premier album une suite mollassonne, j’ai encore dû partir à la recherche de groupes susceptibles de me fournir ma dose de hard classic blues rock américain fort connoté 70’s.
Mais cette fois pas la peine de sortir le détecteur de bijoux, il aura suffit de suivre l’actualité d’un groupe qui avait déjà trouvé sa place dans ma discothèque : The Brought Low.
Après un très bon The Brought Low en 2002 et un non moins très bon Right on time en 2006, la bande de plus très jeunes new yorkais remet le couvert en 2010.
Un album tous les 4 ans, le rythme est moins effréné que les illustres prédécesseurs. Mais la patte musicale est bel et bien là : les Stones, les Faces, James Gang, Grand Funk Railroad et autres Lynyrd Skynyrd figurent probablement au Panthéon du trio. Plus près de nous, on pense aux Dirty Sweet déjà nommés, aux Black Crowes voire à Sean Costello.
De la putain de qualité tout ça, me direz-vous. Pas facile donc de ne pas avoir l’air con quand on se lance dans le style en n’ayant pas comme unique objectif de chauffer le félin de la petite voisine de quartier.
Mais Third record tient la route ; et la tient même de mieux en mieux, si vous voulez mon avis (ce qui n’est pas à exclure dans le cadre d’une chronique, jouons cartes sur table). Ce que le groupe perd en fougue par rapport aux précédents opus, il le gagne en qualité de songwritting : les titres sont plus accrocheurs, plus aboutis et évoquent avec plus d’efficacité les saloons malfamés au milieu de déserts sauvages et hostiles, si vous voulez un point de vue pseudo lyrique (ce qui est à exclure dans le cadre d’une chronique de rock).
La fougue des premières amours s’est un peu laissé gagner par la raison mais la patate est toujours là, on ne tombe pas dans la mièvrerie ou la demi molle. Même la balade aux accents sudistes « Last man alive » fait mouche. En revanche, j’avoue ne pas trop accrocher à l’instrumental Hendrixien final « Slow your roll », peut-être parce qu’il n’est pas exceptionnel et qu’on se dit que la voix de Benjamin Howard Smith aurait été, comme sur le reste des titres, une plus-value de premier ordre.
Un bel enfonçage de clou.
On voit presque les rayons du soleil qui filtrent à travers la blonde sur le zinc. Pas que ce soit le meilleur conducteur pour la lumière mais ça se laisse toujours consommer avec délectation. Ça a l’air bien sympathique et ça donne envie cette histoire.