Clann Zu est un groupe peu conventionnel Australien, qui officie dans un pop-rock électronique très personnel, qui utilise claviers, pianos et cordes, en plus des instruments traditionnels du rock avec une prépondérance pour un violon électrique assez présent.
J’avais beaucoup apprécié leur premier album, « Rua » sorti en 2002 qui démontrait déjà le talent très ecclectique de ce groupe qui varie les ambiances électro-pop intimiste.
Alors que « Rua » était très complexe et chargé, « Black Coats & Bandages » est en comparaison un album plus dénué car le groupe a choisi de ne pas faire d’overdubs pour garder un son proche du live.
La musique garde un esprit rock aventureux, que ce soit au niveau des instruments utilisés ou des ambiances qui sont variées et expérimentales. Mais en général la musique est devenue plus minimaliste et calme. Le très beau « From Bethlehem To Jenin » en est un bon exemple, sa mélodie intimiste au clavier fait penser au plus calme du Radiohead période « Hail to the thief », on retrouve des sonorités rappellant la pop torturée de Cursive comme sur « So Complicated Was The Fall » , sûrement grace aux cordes qui appuient le morceau.
Comme dans beaucoup de groupes pop/rock, la basse est assez persistante, posant une assise répétitive aux morceaux, alors que les autres instruments sont parfois limites improvisés et la batterie, qui sonne moins travaillée électroniquement que sur « Rua », est parfois assez jazzy.
Majoritairement très posée et mélancolique, la musique de Clann Zu part parfois dans des moments plus énergiques où la rythmique se durcit et les guitares se saturent en sons noise, qui les rapprochent du post-rock sur des passages partant presque en jam (« From An Unholy Height », « You’ll Have To Swim »).
Mais le principal attrait du groupe est la voix, aigue et très nuancée, elle est très touchante, bercée de desespoir (les paroles sont d’ailleurs très sombres), souvent proche de celle du regretté jeff buckley. C’est donc une voix admirable, totalement appropriée à la musique. Le chanteur étant Irlandais, son accent spécial et la présence du violon électrique, participent à placer une influence de la musique traditionnelle britannique qui fait penser parfois aux très bons 16 horsepower.
Même si je le trouve globalement moins intéressant que « Rua » qui était plus varié, moins mélancolique et posé, « Black Coats & Bandages » est tout de même un très bon album à conseiller à tout fan de pop-rock intelligent (Sigur Ros, Radiohead, Godspeed You Black Emperor…).
« From Bethlehem To Jenin » à télécharger
- black coats & bandages
- there will be no morning copy
- so complicated was the fall
- t-éan bán
- one bedroom apartment
- from an unholy height
- an deirdreadh scéal
- from bethlehem to jenin
- you’ll have to swim
- a sudden intake of breath
Je découvre ce groupe ces jours-ci. D’emblée je suis conquis même si j’admet avoir un peu de mal à en parler. C’est original et plein d’émotion. L’album précédent « Rua » est fort recommandable aussi.