Empusae & Shinkiro – Organic Oral Ornament

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Style: dark ambientAnnee de sortie: 2011Label: Ant-Zen

Rencontre improbable que nous livre Ant-Zen cette année avec cet Organic Oral Ornament.

Rencontre des genres et des continents qui met en relation directe la vieille Europe à l’école nippone. Les océans sont traversés à la vitesse de l’écho de la fibre humaine, le sonar ne se brouille pas à la surface et c’est avec un certain sens du ravissement que l’on accueille cette collaboration des deux reptiles à sang froid que sont l’émérite belge Empusae et le japonais Shinkiro, un témoignage qui aurait pu apparaître marbré par une veine indus cassante et sauvage, aux kicks proéminents et aux azimuts multiples. Il n’en sera rien puisque le disque se projette dans une perspective contemplative et progressive assez proche d’un ambient plus traditionnel, aucun problème, on retire l’Akash de David Parson, paru l’année dernière, de la platine, et on vérifie l’ordinateur de plongée.

Les scaphandres sont à portée de main, prêts pour la virée dans le grand vide. Le noir de l’inconnu pointe derrière le reflet azuré des vagues et appelle depuis les profondeurs de l’immensité dont les frontières semblent inconcevables. Le mur aquatique est  franchi avec une certaine impatience, la buée sur le verre tamise un peu la vue les premières secondes, mais très vite elle se dissipe et perle à petite goutte à l’intérieure de la combinaison étanche, le premier pallier serait très vite atteint. Les forces agissent sur la raison, et l’évolution en milieu conditionné se fait toujours au dépend d’une certaine gymnastique de la physique gravitationnelle. L’arrivée d’air semble au point, une petite vérification s’imposait alors que le ciel bleu de cobalt est encore visible à travers la surface, nous voilà tirés vers le fond, alourdis par nos semelles de plomb, un dernier regard vers l’esquif pour se rassurer et nous voilà déjà loin. Les couleurs du ciel que l’on observait il y a de ça à peine quelques secondes s’estompent au fur et à mesure de notre plongée, passant d’une allure lumineuse et profonde à un gris vitreux et opaque; c’est le regard incertain que l’on fixe désormais le bout du voyage qui semble sans fin sous nos pieds. Les fils droniens s’étirent sur le chemin, obscurcissant le paysage dans de graves intonations monocordes, de petits glitchs hallucinés se confondent avec les bulles qui remontent le long du détendeur, embrassant le désir d’aller exploser à l’air libre, deux sens à cette verticalité antagoniste, mais l’aspiration est plus forte que le reste. Les yeux rivés vers le fond des âges, la descente s’accélère, les premières nappes progressives ondulantes apparaissent comme si cet océan Dark Ambient était lui même un affluent de l’océan primordial Krautrock. Les paliers s’enchainent, autour de nous c’est la nuit noire. Le sang  saturé par l’azote et les tempes bourdonnantes comme martelées par des pulsations graves; les couleurs se mettent à vibrer dans le noir absolu alors que l’on frôle les sommets des parois des premières failles dans lesquelles on s’engouffre. Devant notre lampe torche, comme épris par l’ivresse des profondeurs, se dessinent des processus de transformations d’états et de paysages saisissants. Le noir, vecteur d’une incertitude disgracieuse apparaît soudain comme une bénédiction, comme si depuis sa présence éternelle il nous laissait entrevoir les plus belles promesses, projetant autour de nous des images spectrales dignes d’un paysage lunaire aux niches de coraux phosphorescents, aux créatures aliformes et translucides irisées par des nervures parcourues par des liquides rouges vermillons aux reflets digitaux. La faille semble sans fin, notre chute est une révélation. La faune bio-luminescente s’anime au gré des nappes électroniques aux rondeurs volubiles lentement sur notre passage, le phytoplancton aux reflets pastel et mercure se meut au gré d’un courant continu minimal dans des nuages opaques de phosphore, un calme presque voluptueux fait naître ces atolls de contemplations équivoques, ces mondes que personne n’a jamais atteint sont là devant nos yeux, c’est un secret que l’on nous conte se dit on. On en oublierait presque la lumière du jour, celui que l’on a quitté depuis des jours, des secondes, des semaines ? Aujourd’hui de toutes façons cette lumière là n’a jamais existé. Il faut aller plus profond encore : ils sont allés sur la Lune mais jamais au fond de cet océan. Des percussions au son organique viennent caresser nos tympans, elles semblent plus exotiques qu’un simple battement de notre cœur et pourtant elles battent la même mesure puis s’estompent peu à peu pour laisser place à un vacarme dissonant, cela fait bien longtemps que l’on n’a plus jeté un œil sur notre manomètre, le profondimètre ne semble plus indiquer d’informations cohérentes, malgré le vêtement d’isolation thermique les muscles se raidissent, les dernières couleurs saturées disparaissent petit à petit alors que l’on fond sur les abysses, la dépigmentation s’accélère, la roche devient terne, la vue se trouble, encore quelques heures ou minutes et nous y serons, les espaces deviennent de plus en plus étroits, il fait de plus en plus noir. Il fait froid. Ça y est c’est certain nous touchons au but, nous ne voyons plus rien mais nous avons percé le mystère, il faut accélérer nous y sommes, le cheminement des idées apparait désormais clairement à travers cette dissolution salvatrice : Le microcosme du macrocosme ? Qu’est ce que la notion de masse ? Pourgoi faat il remoter ? Je n_ przit ujrotildé z ? bbrrrr krr fllllllllllll…………….;;HH./////cczz…………………….     .       .

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