Projet solo d’un étrange gaillard affublé d’un masque évoquant un Predator version SM, Volkor X navigue discrètement à bord de son vaisseau intergalactique depuis déjà quelques années, ayant signé les albums This Means War (2016) puis This Is Our Planet Now (2020) avant celui-ci (ce dernier fait en réalité office de préquel). Ayant démarré comme un projet post-rock agrémenté de passages électroniques, le mystérieux personnage a peu à peu densifié ces derniers et même intégré des éléments synthwave à sa tambouille, renforçant la facette spatiale de son univers. Un parti pris encore plus approfondi sur The Loop.
Œuvrant tous synthés dehors, Volkor X se base sur les écrits de l’écrivain britannique Ben Dadds, nous narrant sur The Loop l’odyssée d’une spationaute prénommée Syd dont on peut entendre la voix à de multiples reprises (interprétée par la comédienne canadienne Becky Shrimpton), une voix en conversation avec une intelligence artificielle répondant au nom de J.O.S.S. Et si ce voyage interstellaire peut paraître calme en apparence grâce aux nappes planantes menant les débats, les choses vont peu à peu se dégrader pour Syd (« Damage » représentant le point de bascule de l’héroïne).
Basculant dans « l’effroi existentiel et la peur de sa propre mortalité » (comme l’explique si bien la fiche promo), la seconde partie de The Loop installe une tension sous les paysages de synthés, les guitares post-rock hypnotiques s’intensifiant soudain en murs bien épais comme sur « Adrift », ou bien sur « Expanse » démarrant de façon ambient éthéré avant de prendre de la consistance et une bonne dose de désespoir (même s’il en reste un peu durant « Hope »).
Et à la manière d’un 2001: L’Odyssée de l’Espace ou d’un Moon, ce voyage en solitaire avec pour seul compagnon une I.A. sur laquelle on ne peut finalement pas trop compter dessus, The Loop termine mal pour Syd (désolé pour le petit spoiler, mais je n’en dirai pas plus). Quant à l’album, c’est par le morceau-titre qu’il se conclue, sorte de générique de fin d’une aventure spatiale devenant épique pour la dernière fois grâce à la guitare de Sylvain Coudret (Soilwork), qui était déjà apparu sur l’album précédent.
Un nouvel album aussi immersif que passionnant faisant une jonction évidente entre post-rock, post-metal et synthwave via des atmosphères nous ramenant sans effort des images de films de science-fiction devant les yeux (qu’on a pourtant fermés la plupart du temps). Avec en prime, une dimension narrative prenante, on obtient un album unique en son genre dont on espère pouvoir voir l’adaptation ciné un jour prochain.
- Ignition
- Ascendance
- The Overview
- Gateway
- Cryosleep
- Float
- Damage
- Adrift
- Extravehicular Activity
- Expanse
- Alone
- One With The Void
- Secrets
- Silent Scream
- Powerless
- Hope
- Transmission
- The Loop