Electric Moon – Inferno

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Style: Rock psychédélique / Stoner / Space rockAnnee de sortie: 2011Label: Sulatron-Records

Electric Moon est une entité bien vivante, du genre liquide et rayonnante, qui attaque par vagues concentriques votre cervelet. De la musique de surfers, qui ne chassent pas le tube, ou à leur manière. Quand Dave Schmidt a monté le groupe avec Komet Lulu, la bassiste du projet, il avait déjà choisi le véhicule pour le voyage, ça allait monter tranquille au décollage. En 2006 il créait Sulatron Rec, un petit point d’eau dans un désert de fils drones. Investi de la cause qu’il défend corps et âme, celle du son psyché, du kraut et du space rock, cet officiant patenté de divers projets fumants,  pharmacien des conduits auditifs qui prend à cœur son travail, préparait son virage avec douceur. Celui qui se fait appeler Sula Bassana choisit en 2010 Electric Moon comme nouvel engin pour jouer dans l’espace. En 2011, Inferno voit le jour et le petit dernier a du mal à redescendre, perché dans les sillages de fusées en orbite autour d’astres consacrés depuis belle lurette.

En deux ans, ce sont déjà 4/5 parutions au compteur pour Electric Moon, ça a plutôt la turbine gourmande, il faut l’avouer. Avec Inferno out Pablo Carn d‘Interkosmos à la batterie, place à Alex passé donner un coup de main, pour un batteur ça aide -bravo vous êtes le millionième chroniqueur à avoir fait la blague –  derrière les fûts. Deux morceaux, deux instrumentaux, et ça ne fait pas dans la dentelle…. Quoique. Chez les teutons, on a la jam bavarde, on ne s’arrête pas pour taper un rail sur la table basse de la salle de répète toutes les 5 minutes, le titre éponyme du disque fêtant ses 51 minutes avec la mine des grands jours, les traits tirés par un grand sourire inamovible.

 

Les 14 minutes de « Mental Record » nous accueillent à bras ouverts, un titre qui a déjà une certaine envergure. Aux premières mesures tu te demandes si à un moment le fantôme de Wright ne va pas s’inviter avec son orgue sur le morceau après qu’un Waters transfiguré en spectre à pat d’eph surgi du passé soit venu chuchoté dans le micro : « Careful with that Axe Eugene ». Voilà t’es dans le bain, tu sais que tu vas jouer à la marelle sur des motifs à en deviner l’éternité, tu attends les crispations et leurs relâchements comme au premier jour, et elles arrivent. Bien sûr, difficile de prendre un mètre sur le Floyd quand il déchire le silence comme le premier cri du nouveau né, mais au moins quand les mecs d’Electric moon t’invitent à les suivre, ils passent devant. La basse de Lulu a le temps de jouer à saute-moutons dans l’espace, entre rondeur volubile et wah wah distordue. Schmidt, de son côté, raconte ses aventures à la guitare, ça parle fuzz et ça crache ses moments sans déplaisir sur des delays à géométrie variable pendant qu’Alex tricote  impeccablement derrière ses baguettes, accompagnant la charge sur cette autoroute rythmique dont il est un acteur partisan. De la bonne grosse jam, on est loin de l’éponyme de Cosmic Jokers , mais on sait que le cœur y est, et pas qu’un peu. En fait Inferno me fait penser aux petits gars de San Diego d’Earthless , même intention, moins foutraque mais le tapis rouge pour les 70’s est déroulé sous tes pieds sans qu’à aucun moment tu ne puisses crier à l’arnaque.

Inferno se consomme avec modération, mais il est recommandé d’en consommer.

 

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