Dylan Baldi et sa bande sont de retour. Après presque deux ans de silence suite à l’excellent split collaboratif avec Wavves, Cloud Nothings a pris son temps pour composer Life Without Sound, nouvel album au titre annonçant une conséquente baisse de volume ? De dynamisme ? D’énergie rock’n roll à laquelle le groupe de Cleveland nous avait habitué ? Loin de là, mais pourtant quelque chose a changé…
Ayant rejoint le producteur John Goodmanson (producteur entre autres de Death Cab For Cutie), Cloud Nothings semble avoir souhaité franchir un nouveau cap avec ce nouvel album. La musique du groupe a toujours été empreinte de cette part de désenchantement mais finement contrastée par des mélodies souvent poignantes, toujours catchy. Sur ce point, pas de changement sur ce Life Without Sound, simplement on semble nager vers quelque chose de plus contemplatif, à l’image du mélancolique « Up To The Surface » qui ouvre brillamment cet album avec son piano et sa renversante mélodie. Le calme avant la tempête…
Car Cloud Nothings est toujours habité et n’en perd pas pour autant son énergie couplée à sa puissance mélodique, la preuve avec « Darkened Rings » à la rythmique plus nerveuse et avec même quelques cris sur la fin. Le schéma est quasi identique pendant « Sight Unseen », rythmiquement frénétique, mélodiquement irrésistible et… ça s’énerve encore une fois un peu plus à la fin. Le désormais quartet (depuis l’album précédent) n’a jamais caché son goût pour le grunge voire ses inspirations plus agressives, il n’hésite donc plus à lâcher les chiens sur les deux derniers titres de cet album: « Strange Year » nous offrant quelques surprenantes vocalises quasiment hardcore tandis que le final « Realize My Fate » nous offre une montée crescendo jusqu’à une inattendue double-explosion vocale/instrumentale. Sacré contraste avec la douce entame offerte avec « Up To The Surface ».
Bref, Life Without Sound est au final un album évolutif condensant ce que Cloud Nothings sait faire de mieux: des morceaux aux émotions mêlées et aux lyrics souvent fatalistes/dépressifs, le tout avec un savoir-faire au niveau des compos qui n’est plus à démontrer. Comme le dit Baldi, « cet album est ma version de la musique new age, c’est censé être inspirant », on peut faire lui faire confiance, il l’est.
- Up To The Surface
- Things Are Right With You
- Internal World
- Darkened Rings
- Enter Entirely
- Modern Act
- Sight Unseen
- Strange Year
- Realize My Fate