Mais c’est qu’ils prennent leur temps les norvégiens de Benea Reach ! Déjà cinq ans que leur dernier album est sorti, c’est dire si l’attente pour ce Possession a été longue ! Monument Binothean et Alleviat ayant été de belles claques pour ma part, c’est donc plein de confiance que je me suis lancé dans l’écoute de ce troisième album.
Pas de bouleversement, on retrouve d’emblée la patte du groupe, cet hybride de metalcore technique et d’atmosphères progressives, parfois quasi postcore (l’intro d’Aura), ponctuées de voix claires presque « emo » (mais jamais putassières). Woodland ouvre les débats de manière plutôt convaincante: le son est lourd, les musiciens toujours aussi puissants techniquement. Cependant malgré un gros boulot sur les atmosphères et les qualités vocales versatiles d’Ikka, le chanteur, on manque de peu d’être renversé par ce morceau introductif. Vient ensuite The Mountain, surpuissant morceau dont le clip a été révélé quelques mois auparavant. Cette fois c’est bon, les mélodies intègrent directement le cervelet (qu’elles soient issues de la session rythmique ou du chant clair), bref on a là LE single. Ensuite, comme Reason sur Alleviat, Desolate est un morceau avec participation de voix féminine. Si le résultat est un poil moins touchant que celui de l’album précédent, on a quand même un morceau sacrément épique (on retrouvera également une voix féminine pour le plus « posé » Aura, lui non plus pas franchement bouleversant, clôturant cet album).
Pour en revenir aux vocaux d’Ikka, c’est sûr qu’il faut parfois s’y faire. Pour ma part, je demeure admiratif devant son impressionnant panel vocal même si je n’adhère pas vraiment à ses hurlements les plus aigus (qui flinguent un peu Empire), fort heureusement il en use avec parcimonie sur cet album…
Le reste de Possession alterne avec brio les passages furieux et les ambiances plus tempérées. En résultent les purs tubes en puissance que sont Crown ou Shedding Skin pour ne citer qu’eux. Malgré des compos complexes, parfois sacrément alambiquées, Possession est sûrement l’album de Benea Reach le plus ouvert et accessible de leur discographie. Ce nouvel album des norvégiens possède les mêmes atouts que ses prédécesseurs: une puissance de feu très riche en variations alliée à un sens de la mélodie très accrocheuse… pourtant, c’est sur la troisième marche du podium, derrière ces derniers, qu’il terminera malheureusement, la faute à ces petites imperfections nuisant vraiment à la fluidité de l’ensemble, dommage… Un très bon album néanmoins.
- Woodland
- The Mountain
- Desolate
- Nocturnal
- Crown
- Empire
- Shedding Skin
- Fallen
- Constellation
- The Dark
- Aura