Deus Mortem – Emanations of the black light

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Style: black metalAnnee de sortie: 2013Label: Strych promotions

Sentant probablement que leur premier album serait l’une des meilleures sorties black metal de l’année, les Polonais de Deus Mortem ont opté pour une distribution old school : mail au groupe, pas de site de label ou d’un distributeur. Soit ils sont en manque de rapports sociaux et souhaitent recevoir des mails à la pelle, soit ils comptent sur le bouche à oreille dans les milieux autorisés. Eh bien, qu’ils sachent qu’ils peuvent compter sur moi pour rameuter un peu de clientèle souhaitant acquérir l’une des 1000 copies d’Emanations of the black light.

Niveau présentation, il faut savoir que Deus Mortem c’est un peu la bêbête malfaisante et nauséabonde d’un type pas vraiment manchot, au CV long comme un bras décharné et putride. Ancien membre de la « fine » fleur de la scène black polonaise (Thunderbolt, Mord, Throneum), N. alias Necrosodom, alias Necrosodomic corpse molestator, outre ses probables penchants pour les « voies » détournées, officie régulièrement au sein d’Azarath (rien de moins) et d’une infâme machine de guerre dénommée Anima damnata (Deus Mortem est d’ailleurs un titre du premier album de ces derniers – Agonizing Journey Through the Burning Universe and Transcendental Ritual of Transfiguration, 2003).

Cette suractivité a nécessairement des conséquences : les titres d’Emanations ont été enregistrés en 2010… Or, pour les esprits étourdis et fatigués, je rappelle que nous sommes en 2013. C’est des bosseurs les Polonais, certes. Mais comme ils aiment le travail bien fait, on imagine qu’ils prennent le temps de peaufiner.

Mais peaufiner quoi au juste ? Leurs ambiances et leurs tempos démoniaques, torturés, poisseux, pardi !  Ici on ne s’adonne pas à du dépressif ou de l’atmosphérique, c’est plutôt brut et haineux à la croisée d’Urgehal, Craft, des premiers Emperor ou d’une version plus corrosive de Dissection (l’introductif « Into the forms of flesh »).

La plupart des riffs, très vicieux, viennent nous planter une lame rouillée dans le flanc et ils tournent, ils triturent en nous regardant droit dans les yeux pour discerner le moment où ils vont nous voir succomber. Et comme nous n’avons sûrement pas affaire à des chantres de la patience, il est déconseillé de prendre son temps avant d’être conquis. Personnellement, il ne m’a pas fallu 36 écoutes pour comprendre que cette première sortie méritait un coup de projecteur ; c’est du pur black irréprochable qui parvient à ne pas faire tomber l’auditeur dans la lassitude.

Bien que l’intérieur de la boite soit de facture classique, on ne peut s’empêcher de trouver que le paquet cadeau a fait l’objet d’une attention particulière : les vocaux sont dévastateurs, la production n’est pas trop léchée mais suffisamment claire et puissante, les breaks mid tempo sont assassins et font inévitablement mouche à l’image de celui de « It starts to breathe inside » débaroulant à point nommé après un solo furieux.

Au vu des références précédemment citées, vous aurez compris qu’Emanations of the black light n’est pas sorti pour beurrer les tartines. A la rigueur, l’usage qu’il pourrait faire de cet aliment riche en acides gras saturés se rapprocherait plus de celui mis en scène dans le « Dernier tango à Paris »… Et bon appétit, bien sûr !

Site officiel

Tracklist :
1/ Into the Forms of Flesh (The Rebirth)
2/ It Starts to Breathe Inside
3/ Receiving the Impurity of Jeh
4/ The Shining
5/ The Harvest
6/ Ceremony of Reversion p.1
7/ Emanation

 

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

darkantisthene a écrit 276 articles sur Eklektik.

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2 Commentaires

  1. ichimatsu says:

    Malheureusement je suis plutôt du style Deathspell Omega, donc pour tout dire je me suis plutôt ennuyé.

  2. Angrom angrom says:

    J’ai du mal à avoir un avis définitif sur ce disque. Je ne trouve pas cela mauvais lorsque je l’écoute, loin de là mais je n’ai pas très envie de me le remettre entre les feuilles… Dommage car il y a du potentiel

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