Ca fait un moment que je ne pense plus à ma tache. Je me suis offert une nouvelle chemise. Elle est plus belle, avec un large col italien et des pattes capucins. La classe.
Je prenais le métro pour remonter chez moi. Deux magnifiques créatures s’approchent, l’une blonde, l’autre brune. Mon enthousiasme est vite calmé par le pack de 12 rouleaux de papier cul que l’une porte; et le pack de 24 Heineken que l’autre supporte. L’image est hilarante.
Pas grave, autre chose retient mon attention. Et attention, c’est méchant.
Lye By Mistake. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai acheté ce cd juste parceque j’aimais le nom du groupe et la pochette. Sans déconner, je ne m’étais même pas renseigné sur le groupe. Nada. D’ailleurs je n’avais lancé le cd qu’une quinzaine de jours après l’avoir reçu. Et là, déjà-vu, déjà ressenti à l’écoute d’Ephel Duath: la fin du monde, le son, le jeu, les voix, le rythme…
Lye By Mistake posent une musique à l’élaboration si complexe qu’il serait chiant pour bien trop de personnes de développer cet angle là. Les gaillards sont des musiciens accomplis et bien que ca sente l’étalage de connaissances, je ne vais véritablement pas m’arrêter à ça. Arrangements For Fulminating Vective est une pile d’excellence, un metal hardcore complètement déjanté nourri de jazz, de fusion, de musiques traditionnelles et surtout d’une réflexion digne des plus grands de tous les styles cités.
Si la base de l’album reste la lourdeur et la vélocité d’un métal violemment frapadingue, le professionnalisme des jeunes américains leur permet de passer très aisément de la country à la musique orientale japonaise à la fusion en l’espace de peu de temps, en gardant une ligne conductrice très cohérente au morceau. Je vous laisse le soin de découvrir de quel morceau il s’agit, je ne gâcherai pas votre plaisir.
(Deux jours plus tard…)
Si tout l’aspect metal est pour être honnête assez commun aux créations actuelles, (je vais vite, je joue beaucoup de notes, je change de signatures rythmiques à chaque mesure, je fais des bruits étranges avec mes tatares, je crie très fort dans mon micro) c’est les autres facettes de la musique de Lye By Mistake qui étonnent de par leur justesse et leur composition. La fusion que délivre le groupe me fait véritablement penser à Tribal Tech ou Vital Tech Tones, voire Pat Metheny dans certaines lignes. Loin de moi l’idée de dénigrer le métal du groupe, qui caresse l’excellence. Parceque oui, tout le monde peut aller vite, mettre l’ananas dans le mixer, changer de signature à chaque mesure, rajouter le lait de coco, crier fort dans un micro et rajouter des glaçons. Mais au final, est-ce que c’est toujours bon? Sleep Terror répondent très bien à la question: NON.
Lye By Mistake, c’est ce compromis entre Mr Bungle, Car Bomb, PsyOpus, Sikth, Fantômas, Denis Chambers, Tribal Tech, allez un peu de DEP quand même et un soupçon d’Ephel Duath. Tout cela en se forgeant une identité propre, qui vous fera souvent sourire (fans d’Iron Maiden dans l’assemblée?) souvent trembler (ces autruches alors, quel bel oiseau) et souvent baver (là c’est tout l’album).
Il est fondamental pour tout amateur d’un ou plusieurs des groupes cités dans cette chronique de se pencher sur cet album, rare dans son genre.
Heida s’assoit sur le canapé…: « Hey this band is quite insane! »
« Can’t agree more… »
…Et me tend une bouteille d’Heineken.
« No thanks, my 2003 Chabli’s great. »
Je vais finir par aimer le métro moi…
Cette chronique fait partie d’une série de 10 chroniques, c’est la sixième, la première est ici, la suivante ici.
- silence the girl
- if we were intense this song would be a boy scout
- aboringinal negatives
- ostritch feathers and apple pie
- 900 seconds in search of jerry
- jon nash and the flipper
- 7264dream as i may, i feel and it’s so wrong…
- nero’s intention
Un album difficile, des musiciens vraiment déjantés et sans limite, qui jouent avec les nerfs et ne cessent de vouloir attirer l’attention par des tours de passe-passe étonnants. Je suis d’accord, ce n’est pas le côté bourrin qui est le plus intéressant sur cet album, mais les grains de folie et de génie qui s’y cachent. J’aime particulièrement les soli de guitare façon jazzy-prog disséminés un peu partout, qui révèlent un talent et un feeling certains, mais qui sont écrasés par l’abus de tabassages chaotiques parfois exaspérants. Trop c’est trop, et ce n’est même plus original.
Album très difficile d’accès et qui pourtant respire l’inspiration voire le génie (dans son côté le plus fou).
je pense qu’on pourrait voir en LBM une évolution parallèle d’un DEP qui n’aurait jamais sorti Calculating Infinity et aurait poussé ses délires jusqu’à l’extrême.
Pour le style de l’album, je pense que j’aurais mis « freecore » ^^
pour moi c’est du « worldcore », lol! Très bien foutu ce disque mais peut-être un peu trop touffu! :D
Je trouve que ça fait trop DEP + Coprofago + délires jazzy.
Ca fait déjà vu.