Judas Priest – Redeemer of Souls

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Style: Heavy MetalAnnee de sortie: 2014Label: ColumbiaProducteur: Glenn Tipton - Mike Exeter

Le Priest est de retour en cette année 2014 et ce coup là, c’est sûrement la dernière. Alors on espère une sortie en fanfare, un point d’orgue final digne du statut de meilleur deuxième groupe de Heavy Metal de tous les temps. Et puis non en fait car on se remémore la catastrophe Nostradamus, qui se voulait AAA et se retrouvait BBB (Boursouflé Balourd Bancal). Album qui nous faisait amèrement constaté que le summum du groupe datait déjà de 1990 et qu’il ne serait bien évidemment jamais égalé.  Car il faut clairement revoir ses ambitions à la baisse avec ces grands groupes du siècle dernier. Les années passent, l’inspiration également et l’on ne se bonifie pas avec l’âge. K.K. Downing s’en est sûrement rendu compte en quittant le navire en 2011, brisant ce qui était un des plus beaux arguments des anglais, à savoir le line up de Painkiller. Va donc pour un remplaçant du nom de Richie Faulkner qui, à défaut de déchaîner le bruit et la fureur, remplit son contrat.

C’est d’ailleurs ce qui frappe à la première écoute de ce nouvel album. Un groupe qui respecte son contrat. Pas de concept foireux tartiné sur un double album mais treize titres de Heavy Metal qui vont droit au but. Rien n’excédant les six minutes, des structures couplets/refrains classiques, des duels de soli sur chaque titre. Dix ans que Judas Priest n’avait pas sorti un album de la sorte et il faut avouer qu’il est toujours plaisant d’écouter du Heavy traditionnel exécuté par un grand nom. Surtout que le disque démarre fort avec une triplette « Dragonaut » – « Redeemer of Souls » – « Halls of Valhalla » qui envoie du racé et accrocheur. Des titres avec des refrains mémorisables en un instant qui seront sûrement bien accueillis en concert. Le groupe lorgne clairement vers sa période 70’s en terme de composition mais avec une grosse production des années 2000 (la section rythmique Hill-Travis mise au premier plan).

Un travail de studio qui ne suffit pas toujours à masquer la perte de voix manifeste de Rob Halford. Cela fait déjà quelques années que le constat s’impose, le Metal God ne l’est plus que de nom. S’il chante toujours juste et que son expérience lui permet de moduler son timbre de voix à merveille, il ne peut plus monter dans les aigus  comme par le passé (« Battle Cry ») et ne dégage plus cette puissance qui collait si bien avec le combo moto-cuir-moustache.

D’ailleurs, si l’illustration de l’album nous présente le personnage de Painkiller sans sa fameuse moto dragon, ce n’est peut-être pas pour rien. Le mec qui faisait vibrer sa machine et semblait aller à mille à l’heure se retrouve à pied comme un con de piéton qui écoute de la musique mid tempo. Et ce n’est pas tant le manque de morceaux rapides mais la lourdeur et le côté mélodique un peu facile des morceaux plus faibles de l’album tels  « Sword of Damocles », « Hell & Back », « Secrets of the Dead » ou encore le poussivement bluesy « Crossfire » qui donnent l’impression de se retrouver avec un album fait par un groupe de vieux qui a parfois enclenché le pilotage automatique en mode rocking chair. Surtout que duo Tipton/Faulkner tourne parfois à vide et le dialogue des deux guitaristes n’est pas forcément mémorable.

On ne se dit jamais que c’est mauvais, juste poussif par moments. Le groupe aurait sûrement gagné à ramener le nombre de compositions à une dizaine, histoire de faciliter la digestion pour davantage apprécier les quelques passages mémorables de cet ultime enregistrement.  On notera tout de même que les anglais sont toujours aussi à l’aise avec l’exercice hautement casse gueule de la ballade avec le conclusif « Beginning of the End ».

Sans être un album marquant dans la discographie pléthorique de Judas Priest, Redeemer of Souls s’écoute avec un certain plaisir si on évite le jeu des comparaisons avec le passé. On a beau se dire qu’il aurait été sage d’en rester là il y a bientôt 25 ans, un nouvel album d’un groupe de ce calibre suscite toujours la curiosité. Veuillez donc assouvir la vôtre.

Ps : si vous décidez de craquer et d’acquérir cet album, prenez la version deluxe qui comporte une deuxième galette contenant cinq titres inédits dont les très recommandables « Snakebite » et « Tears of Blood ».

 

Tracklist :

  1. Dragonaut
  2. Redeemer of Souls
  3. Halls of Valhalla
  4. Sword of Damocles
  5. March of the Damned
  6. Down in Flames
  7. Hell & Back
  8. Cold Blooded
  9. Metalizer
  10. Crossfire
  11. Secrets of the Dead
  12. Battle Cry
  13. Beginning of the End

Disque 2 (Deluxe Edition)

  1. Snakebite
  2. Tears of Blood
  3. Creatures
  4. Bring It On
  5. Never Forget
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