Féru amateur de post-rock, j’ai pourtant un peu délaissé le style ces derniers temps, les quelques récentes sorties testées ne m’ayant guère enchanté. Puis revient I/O, discrète formation – de six musiciens (et de nombreux autres musiciens additionnels) d’origines différentes (USA, Australie et Thaïlande) mais rencontrés dans la région de Boston – restée silencieuse depuis Saudade, son brillant premier effort sorti en 2014.
Et cette suite est toute aussi splendide, « 60 // South » nous faisant entrer dans une ambiance minimaliste constituée de doux arpèges installant une atmosphère apaisée. Même si cela « s’emballe » (avec de gros guillemets), on demeure confortablement installé dans une soyeuse sérénité. Un court interlude atmosphérique plus tard, « Allston » démarre à nouveau tout en finesse, le piano complétant parfaitement les notes de guitare (ici plutôt aériennes) et la dynamique ligne de basse. Puis le titre varie, les notes de guitare gagnent en frénésie, idem pour la batterie, partant dans une progression plus sautillante et joyeuse.
Chaque titre parvient à surprendre. I/O ne cherche pas à en mettre plein la vue, le groupe conservant sa délicatesse en créant diverses harmonies. On se laisse embarquer sans peine dans ces paysages sonores appelant à de multiples sensations selon votre état d’esprit: de l’introspection à une certaine forme de nostalgie, en passant par une stimulation de l’imagination, à base d’images cinématographiques ou de grands espaces par exemple.
Anyone, Anywhere est un album relaxant perpétuant la tradition d’un post-rock doux-amer dans l’esprit d’un Pg. Lost, d’un Hammock ou d’un Caspian. Une jolie confirmation pour I/O et un must-have pour tout fan du style qui se respecte.
- 60//South
- I
- Allston
- Alternates
- II
- To Everyone I Could Have Loved & All The Places We Could Have Called Home
- CB, MA
- III
- Rte. 89