Le néo-métal en 2017 ? Ou pas. 3 albums de 2017 à retenir dans le genre.

3 Commentaires      3 030
Style: Néo Métal ou assimiléAnnee de sortie: 2017

5h40 du matin et je m’interroge : le néo-métal existe-t-il encore alors que 2017 se termine et que 2018 apparaît? Bon ok derrière ce titre racoleur et cette question à la con en ouverture de l’article, se cache surtout un prétexte pour écrire quelques lignes sur des albums sortis en 2017 que je rattache (un peu abusivement pour certains) au genre, ou qui me semblent en tout cas contenir en eux les éléments propres au néo métal des années 2000, avec un gros penchant pour la mélodie, la structure hyper classique couplet/refrain. Et surtout des albums que je retiens et qui ont finalement, néo-métal ou pas, beaucoup tourné en fin d’année 2017, lorsque, la fatigue aidant, je n’aspirais qu’à écouter des groupes proposant une musique facile et qui me fasse juste « kiffer ».

Pour autant, si la question posée est un prétexte, elle me semble néanmoins plus pertinente que jamais. Avez-vous récemment lu des chroniques de disques récents évoquant clairement des groupes de pur néo métal? En général on parle de néo mais on l’associe à autre chose, on ne se satisfait plus de ce seul qualificatif. Ma théorie à ce sujet, c’est que le néo métal a tellement imprégné progressivement divers genres qu’il en est finalement arrivé à se dissoudre dans ces genres pour certains plus modernes que le néo (le djent soft, le metalcore soft) pour d’autres plus anciens et historiquement proches du néo métal (le rock alternatif, voire l’électro-rock). Je divague? L’insomnie me fait me poser des questions à la con et je ferais mieux de dormir? Peut-être. Mais je pense qu’il y a un fond de vrai dans mon délire du jour.

Délire du jour qui je le rappelle est d’abord un prétexte pour vous parler de 3 disques qui incarnent pour moi le néo métal de 2017 et qui font partie de mes albums favoris et les plus écoutés de 2017. En avant la musique donc.

10 Years(How to Live) AS GHOSTS

Commençons par le plus facile et le plus clairement rattachable à la scène néo métal d’antan. 10 Years est en effet un groupe américain en activité depuis 1999 plutôt rattaché depuis lors à la scène rock alternative. J’avais chroniqué le précédent disque du groupe, From Birth to Burial, sorti en 2015 et déjà excellent, et je m’étais d’ailleurs déjà à cette occasion posé la même question à la con qu’on retrouve au début de cet article. Toujours est-il qu’on retrouve chez 10 Years sur ce dernier album en date, les caractéristiques les plus évidentes du néo métal, un metal facile d’accès, blindé de mélodies pas mièvres et franchement bien foutues, un disque qui fait taper du pied. Bizarrement il m’a fallu un peu plus de temps pour accrocher à ce dernier album qu’au précédent, ce qui est à mon avis rétrospectivement plutôt à mettre sur le compte d’un mauvais timing dans l’écoute de l’album, davantage que sur une baisse de qualité, car (How to Live) AS GHOSTS est excellent de la première à la dernière note. Une qualité tant dans les mélodies (ces refrains!!) que dans le chant de Jesse Hasek une fois encore, toujours à situer entre le chant de Maynard Keenan (Tool), Chino Moreno (Deftones) ou Ville Malja (Lapko). Difficile de résister à ces 11 titres sans la moindre fausse note, à l’image du single « Novacaine ».

Asking AlexandriaS/T

J’en vois déjà certains s’étonner voire s’insurger, « m’enfin merde Krakou, Asking Alexandria c’est pas ce groupe anglais à la con de metalcore merdique pour djeuns boutonneux ? Hein? ». Si si. Enfin je crois, je ne peux pas l’affirmer avec certitude car je n’avais pas écouté une seule note de ce groupe avant de tomber sur ce nouvel album. Nouvel album sur lequel figure l’ex chanteur du groupe finalement de retour (Danny Worsnop), qui semble avoir redonné un peu de virilité à ce qui était jusqu’alors apparenté à du metalcore mais tire à mon sens grandement sur le néo metal, car respectant parfaitement la formule du genre. A savoir des gros riffs, des couplet/refrain avec alternance de chant gueulé et de chant clair, formule à laquelle j’ajoute la présence d’éléments électroniques qui viennent renforcer ma présomption d’avoir affaire (comme s’agissant du dernier album en date de Bring me the Horizon auquel ressemble d’ailleurs pas mal Asking Alexandria) à du néo metal. Quel que soit le nom du genre de cette chose que nombre de metalleux pure souche trouveront sûrement à vomir (tiens encore un indice qu’il s’agit bien de néo métal), je dois ici admettre que j’adore ce disque bourré de tubes (il n’y a pas d’autre mot à ce stade) irrésistibles. Là encore le chanteur est pour beaucoup dans la qualité de l’affaire, un chanteur qui me fait un peu penser à celui de Shinedown (dont l’album the Sound of Madness a beaucoup tourné chez moi en 2010) avec son grain puissant et sa voix légèrement éraillée. Il prouve d’ailleurs sur un titre acoustique comme « Vultures » que sa voix fait le job même dans la plus grande simplicité et sans moult arrangement. Bref, j’appelle ça un excellent album de néo tout simplement.

EndurAmerican Parasite

Encore un album qui va repousser beaucoup d’amateurs de metal velu des montagnes nordiques. Là on est carrément dans un registre qui flirte d’une part avec l’indus/électro du Nine Inch Nails de Pretty Hate Machine (rien que sur l’entame supra synthétique de « White Noise ») mais aussi avec la pop mainstream à la Backstreet Boys. Ouais tu parles d’un grand écart. Je caricature un peu à dessein pour le plaisir de vous emmerder, mais il y a quand même un fond de vérité. Et ce côté mainstream/pop très poussé, on le doit au chanteur, qui est aussi le cerveau (si l’on peut dire) derrière cet album. Car il s’agit Mesdames et Messieurs de l’album solo de Spencer Sotelo, chanteur du groupe de djent Periphery. Voilà qui va sûrement faire bien mal au cul de Jonben s’il écoute ça un jour. Et pourtant cet album est un gros kiff personnel. Autant je n’aime pas du tout Periphery car je trouve le chant de Sotelo pas adapté à la musique, autant là c’est tout le contraire. Quand ce n’est pas au Mike Patton des débuts de FNM (sur « Astral » par exemple) Sotelo me fait carrément régulièrement penser à Michael Jackson quand il ne se met pas à gueuler, mais qu’il adopte au contraire cette voix et cette diction si particulières. Le pire c’est qu’il est justement capable de balancer de grosses gueulantes et d’enchaîner sur ce chant clair si caractéristique comme sur « Death Angel », le tout sur fond de boite à rythmes, synthés et de quelques guitares, et plus tard de minauder et d’en faire des tonnes sur « All of Them Witches » par exemple. Il faut aussi l’entendre balancer ses « ahiyahiyahiya » sur « Coven » (mon morceau préféré et c’est là qu’on pense le plus aux Backstreet Boys justement). Bref Spencer Soleto assure comme une bête sur ce disque même quand il gueule (et là sa voix ressemble à celle du regretté Chester Bennington). Quant à a savoir si Endur fait du néo metal ou juste une espèce de pop indus mutante? A vous de décider, en tout cas personnellement je kiffe (presque sans avoir honte).

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1195 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

3 Commentaires

  1. jonben jonben says:

    Spencer Sotelo est déjà le point faible de Periphery. C’est un chanteur excellent techniquement mais il abuse dans ses intonations mainstream gentillettes. Alors sur de la pop electro sans growls, c’est juste non. Enfin tant mieux si il évacue là dedans ses vocalises gnangnan.

    Sinon en neo metal vraiment atroce, tu connais Issues? Les mecs sont allés aussi loin dans la soupe que possible avec un mélange improbable de Justin Bieber et des riffs entre neo et djent + option rapcore pour bien pourrir le tout. Fallait bien que ça existe.
    Le pire c’est que c’est hyper carré, précis, le gratteux est excellent, mais v’là les chanteurs…
    Un nouveau morceau qui vient de sortir, ils ont plus de rappeur/hurleur a priori : https://www.youtube.com/watch?v=kg3TGSk-DoQ

    J’en profite pour mentionner Lattermath, dont le premier album sorti cette année n’a absolument rien à voir avec les groupes de ton article, mais qui pour moi correspond à l’étiquette neo metal dans une certaine mesure. C’est en tout cas assez unique dans son genre et l’album est impressionnant de maturité.
    https://www.youtube.com/watch?v=a3uS8cgKums

  2. shaq says:

    Plus personne n’a honte aujourd’hui de dire qu’il apprécie Korn, Deftones ou encore Slipknot. Mais c’est moins vrai pour Linkin Park ou Taproot. Cette période a donc laissé son emprunte, pour le meilleure et pour le pire. Le Neo c’est comme les arachides, on est maintenant susceptible d’en trouver des traces un peu partout et par exemple, personnellement, j’en trouve de beaux morceaux chez Code Orange qui auront marqué 2017. Sous la couche Hardcore de ces pitbulls déchaînés bat le cœur de petits fans de Jonathan Davis, j’en suis sûr :)

  3. Jimmy Jazz says:

    Issues… ça pique dis donc… J’y ai trouvé des faux airs de Incubus parfois.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *