Live-report: Fluff Fest 2018 Jour 2

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Style: hardcore/screamo/crust/post etc.Annee de sortie: 2018

Rokycany (République Tchèque), dimanche 29 juillet 2018:

La nuit aura été mouvementée, la soirée disco s’étant prolongée jusqu’aux aurores. C’est donc un peu la tête dans le pâté que j’émerge avant de retourner vers le centre-ville de Rokycany avec pour objectif de prendre un solide petit déjeuner. Je débarque dans un charmant café proposant une offre de petit déjeuner à un prix vraiment bas, idéal pour se remettre de la veille. Une remise en forme qui se poursuivra ensuite avec une baignade à la piscine municipale, prise d’assaut par les festivaliers. L’image de tous les gens tatoués au milieu des locaux est étonnante mais finalement assez habituelle après 18 ans de festival.

Après avoir fait redescendre ma température corporelle, je repars sous le cagnard de l’aérodrome pour assister au set de Barrabas, Du Förtappade, jeune groupe de screamo suédois auquel je n’accrocherais pas vraiment, toutefois mon attention se portera surtout sur le mini drone piloté par un mec derrière la scène (qui n’est autre que le chanteur de Kid, Feral), prenant sûrement des vidéos de ses potes de tournée. On reste sous la tente afin de voir Primitive Life, groupe de punk hardcore straight edge de Berlin, super efficace (avec un vocaliste maîtrisant la danse two-step). Un petit coup d’œil à Niboowin (ex Old Soul) venu se greffer en dernière minute à la Psych Tent avec une sorte de screamo/black metal virulent, on fait ensuite un détour par la main stage qui s’ouvre sur une des curiosités de cette édition du Fluff: We The Heathens, groupe du Wisconsin jouant une sorte d’anarcho-folk punk avec violon, mandoline et violoncelle. On a un peu l’impression d’entendre du Anti-Flag version bluegrass, très dépaysant et loin d’être désagréable. Mais on ne s’attardera pas non plus, ne voulant pas manquer la prestation de Lost Boys, les allemands défendant leur album Fun avec énergie et prestance, un set au poil, très énergique mais m’ayant un peu laissé sur ma faim car beaucoup trop court.

Les groupes de qualité se suivent et jouent parfois en même temps, ainsi on observera un peu de Birushanah, groupe japonais actuellement en tournée avec Monarch jouant un espèce de sludge doom accompagné de percussions traditionnelles (pour un rendu assez étrange) avant d’aller voir la fin du set d’Ancst, furieux et massif black metal teinté de crust. Deux groupes proposant des styles un peu en marge de l’esprit du festival mais qui recevront un accueil très enthousiaste. Malgré la chaleur étouffante qui règne sur le site, le public se masse devant la main stage pour accueillir ensuite Joliette, groupe mexicain qui a joué récemment en France en ouverture de Birds In Row. Le quintet livrera un set explosif de leur « post-todo » (post-tout) où l’on retrouvera pèle-mêle du screamo, des touches plus chaotiques façon The Chariot (le bassiste cassera d’ailleurs sa courroie en balançant son instrument un peu trop fort) et d’autres phases plus lourdes (le dernier titre alternant toutes ces phases m’aura collé des frissons bienvenus sous ce soleil terrible). Une très chouette découverte de la part d’un groupe ayant gagné la sympathie du public par leur simplicité et spontanéité.

Un petit coup d’œil aux locaux de Gattaca plus tard, je vais me placer pour assister au set de Suffocate For Fuck Sake, les suédois ayant depuis peu franchi le cap de jouer live. Les sept(!) gars sur scène débuteront par deux titres issus de leur fabuleux Blazing Fires And Helicopters, soit un mix de post-rock et de post-hardcore très personnel. Le son est très bon mais le chanteur parait peu à son aise, désertant même la scène durant les (nombreuses) parties instrumentales (malade ? trop timide ?). Du côté du public, le style si particulier du groupe ne semble pas vraiment convaincre tout le monde, pas mal de gens vidant malheureusement assez vite les lieux, tant pis pour eux, c’était assez intense. La fin du fest approchant, mon organisme commence à atteindre ses limites, c’est donc d’assez loin posé dans l’herbe avec un rafraîchissement que j’assisterai au set bien hargneux des straight edge californiens de Drug Control devant un public totalement conquis. Je profite du set de Monarch pour me reposer un peu plus (jamais réussi à accrocher) et reprendre un peu de force pour celui de Loma Prieta, ultime groupe du festival à jouer sur la main stage. Les californiens sont en forme même s’ils paraissent assez peu jouasses de jouer. Piochant surtout dans sa discographie récente (notamment de leur album Self Portrait), le groupe finira par faire péter un ampli (ils sont coutumiers du fait, je les avais vus faire de même en 2008 ou 2009 à Montpellier) avant de faire tourner en boucle un riff sludge doom en attendant de réparer ça. Zéro communication, les minutes passent laissant penser que ça ne servait plus à rien d’attendre. Une grosse dizaine de minutes plus tard, les quatre de SF peuvent finalement reprendre, jouant notamment l’énorme « Fly By Night » avant de conclure sur le non moins fabuleux « Aside From This Distant Shadow… ». Bref, rien à dire sur l’exécution au poil, juste ce gros souci matériel et la mauvaise gestion du temps qui auront contribué à m’achever (au niveau de la fatigue hein). Reste alors sous la tente un ultime concert, celui de Kid, Feral. Le jeune groupe suédois est arrivé là avec une attitude aux antipodes de celle de Loma Prieta: frais, amusant (le public aura enregistré un message en « suédois » pour la maman du chanteur) et musicalement très puissant. Des nouveautés et surtout des titres de leur album Live And Let’s Die! auront été joué ce soir devant un public totalement fou et conquis par la spontanéité juvénile du trio. Une conclusion simplement jouissive qui m’aura totalement réveillé et qui aura mis le sourire aux lèvres de tout le monde avant de provoquer une énorme ruée sur leur merch.

Bref, une première édition pour moi qui en appelle d’autres. Malgré sa renommée, le Fluff Fest bénéficie d’une atmosphère tranquille et familiale plein de gens venus là pour profiter de groupes plus ou moins rares (et de très nombreuses découvertes, tellement nombreuses que j’en ai loupé un maximum). Malgré mon grand enthousiasme, on comptera quelques légers points négatifs comme l’absence de zones ombragées qui auraient été bienvenues avec cette canicule, de même que des spots où simplement s’asseoir (parce que là mon dos et mes muscles en général ont été mis à rude épreuve durant ces deux jours !). Un détail qui ne ternira pas ma très bonne impression. Un festival bien organisé, avec de la bouffe excellente, une équipe sympathique et efficace, et puis surtout avec une affiche tellement folle ! Vous pouvez compter sur moi pour l’année prochaine ! (pourquoi pas pour l’intégralité du festival cette fois !)

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beunz
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