L'album explore des thèmes surréalistes inspirés d'une œuvre littéraire, mêlant des éléments de black metal à des arrangements atmosphériques et doomesques, où des vocaux narratifs et théâtraux se conjuguent à des riffs puissants, créant une ambiance intrigante et hypnotique.

Schammasch – The Maldoror Chants: Old Ocean

Après en avoir livré un premier chapitre en 2017 avec l’EP The Maldoror Chants: Hermaphrodite, Schammasch revient de nouveaux avec ces inspirations des Chants de Maldoror, en français dans le texte puisque son auteur l’est (français) en la personne d’Isidore Ducasse. Un ouvrage qui a inspiré bon nombre d’artistes, de l’écriture surréaliste à la musique, et une nouvelle fois ici les cinq suisses masqués qui explorent ici une voie peu évidente.

Car si l’on parle ici de black metal, celui-ci n’en est pas vraiment, enfin si mais pas que. Old Ocean débute par « Crystal Waves » et son presque quart d’heure nous plonge d’emblée dans une sorte de deuil musical à l’atmosphère se mettant lentement en place tandis que les vocaux se veulent narratifs puis tournent du côté de la complainte introspective. Une étonnante entame qui prend peut-être un peu de temps pour vous enrober mais parvient à hypnotiser au final.

Et ce sera une constante sur cet album, comme avec « Your Waters Is Bitter » qui vient ajouter une bonne dose de tension vocale tandis que les riffs appuient puis tournoient (avant le retour des vocaux incantatoires/parlés), puis « They Have Found Their Master » à l’atmosphère très dense.

Enfin, après un court et ambiant « Image of the Infinite » (où apparait Kathrine Shepard de Sylvaine), « I Hail You, Old Ocean » termine dans cette optique singulière où la majesté des riffs côtoie un accablement doomesque, le tout avec ces vocaux étranges et théâtraux (parfois doublés). La facette black metal des suisses va ici bien faire son retour au milieu de nombreux arrangements, l’intensité côtoyant de puissantes mélodies.

Intrigant, mystique, habité d’une aura très particulière moribonde, ce nouvel album de Schammasch explore le surréalisme avec une vision opaque unique, manquant peut-être d’un peu de sursauts pour complètement me convaincre, mais très séduisante.