Même pas deux ans après Don’t Let Your Love Life Get You Down, Jaye Jayle fait son retour avec cet After Alter. Proposant là quatre nouveaux titres, Evan Patterson (Young Widows, ex-Breather Resist rappelons-le) n’officie désormais plus en solo mais sous forme de vrai groupe, d’où une nouvelle optique sonore encore plus dense qu’auparavant. Les quatre autres morceaux figurant ici sont eux des « faces B » jamais sorties auparavant.
Les quatre nouveautés donnent dans la continuité de l’album précédent, à savoir une noirceur suave allant de pair avec les ambiances froides dégagées. Avec son timbre proche de Nick Cave, il complète parfaitement le tableau où les rythmiques synthétiques et le jeu sur la saturation en font un tout hypnotique (notamment « A Blackout » qui vire à l’obsédant).
La seconde partie de l’album débute par un « Bloody Me » aussi lourd que lancinant (titre qu’on retrouvera en conclusion à la manière d’un vieil enregistrement country, ma foi pourquoi pas). Une seconde partie qui vaut le détour grâce au fabuleux « Small Dark Voices » et ses neuf minutes aux ondes évanescentes particulièrement séduisantes. Vient alors le tour d’une cover et celle-ci est surprenante ! « HELP! » des Beatles se voit donc passer à la moulinette dark-bluesy du gaillard, méconnaissable et bercée d’une lenteur inattendue (elle culmine à sept minutes) mais correspondant parfaitement à l’atmosphère installée sur l’album.
Jaye Jayle poursuit donc ses déambulations mélancoliques et habitées, plaintives et poétiques à la fois avec ce nouvel album. Ouvrant les racines du blues à des expérimentations sonores tout en respectant « les classiques » (du titre des Beatles à la conclusion façon Hank Williams), After Alter est une nouvelle bande-son idéale à vos soirées de solitude.
- Father Fiction
- Doctor Green
- Fear is Here
- A Blackout
- Bloody Me
- Small Dark Voices
- HELP!
- Bloody Me (solo)